À Aubigny-sur-Nère, petite ville de 6 000 habitantEs dans le département du Cher, des postierEs sont en grève depuis le 16 juin.
Le conflit a éclaté quand La Poste a décidé la création d’une nouvelle plateforme de distribution, entraînant, entre autre, la suppression de plusieurs bureaux dans les cantons voisins, la réduction du nombres de tournées, leur allongement et des modifications de la pause méridienne. Ces postierEs luttent donc contre la dégradation de leurs conditions de travail et pour maintenir un service public de proximité dans ce département rural (la réorganisation entraîne aussi la perte de 5 emplois).Le 11 septembre, au 88e jour de grève, ils ont appelé à un rassemblement devant la nouvelle plateforme. Environ 150 personnes étaient présentes. « Vous voyez, dit un gréviste en riant, on ne travaille pas mais on a créé quelques emplois. » Effectivement, derrière les grilles, il y a un huissier, deux vigiles... sans compter les jaunes (cadres et non-cadres) que la direction a fait venir.
Un combat rude mais déterminéSyndicalement, ils sont soutenus par SUD et la CGT, très unis. FO les a laissé tomber fin juillet. Leur lutte n’est pas triste, il n’y a pas de résignation : ils étaient 16 grévistes au début du conflit... et sont toujours 16 actuellement. Parmi eux, une majorité de femmes, jeunes, qui subissent régulièrement des pressions (appels téléphoniques) de la part des non-grévistes.Les liens de solidarité et d’entraide qu’ils ont tissé leur permettent de tenir, face à la volonté de La Poste de casser tout esprit de résistance. À l’approche du 100e jour de grève, il n’y a aucune avancée et les négociations sont au point mort. Des rencontres avec d’autres postierEs ayant connu des conflits longs ont eu lieu, et une coordination nationale leur donnerait une visibilité qui leur fait défaut.
CorrespondantEsCaisse de grève : chèques à l’ordre de Sud PTT 18 (186 route de Saint-Michel 18000 Bourges)