Notre ami et camarade Christophe Gilbert (Victor à la LCR) nous a quittés dans la nuit du 28 au 29 janvier après une longue, trop longue maladie et bien des souffrances. Il avait 67 ans.
En cette période de lutte des classes intense,Victor aurait aimé être avec nous, lui qui fut dès son plus jeune âge toujours dans les combats de sa classe, celle des exploitéEs et des oppriméEs. Après avoir milité à LO dans sa ville d’origine, Saint-Nazaire, et s’être confronté à la violence policière lors d’une manifestation où il fut blessé, Christophe comme tant d’autres immigrés de Bretagne, du pays Angevin, du Maroc, d’Algérie ou de Tunisie a été embauché comme ouvrier spécialisé à la RTC Phillips (près de 2 000 salariéEs) à Dreux, en Eure-et-Loir.
Métallo à Dreux
Métallo, il fut un syndicaliste actif et, après un passage par le PCF, il a rejoint la LCR de Dreux avec d’autres camarades de sa cellule du PCF dont Guy Barbin, secrétaire de l’UL CGT de Dreux. Christophe, lui, était le secrétaire CGT du syndicat local de la métallurgie, à la fin des années 1970 et à l’orée des grandes luttes contre les licenciements à la RTC, dont il fut un des animateurs.
Il fut aussi un ardent militant contre le racisme et le fascisme du Front national qui avait choisi Dreux comme première étape de son ascension électorale.
À l’issue de cette grande grève avec occupation de plusieurs semaines, le camarade Victor fit partie de la charrette des licenciéEs (plusieurs centaines) et dut envisager sa reconversion.
Victor, postier, élu au comité central de la LCR
Au mitan des années 1980, après un passage par Saint-Nazaire et Paris, Christophe, postier, nous a retrouvéEs à Dreux. Nos chemins communs en politique et en amitié se sont poursuivis.
Actif dans l’animation de la cellule ouvrière de la Ligue, il a toujours défendu avec beaucoup de pédagogie et l’unité ouvrière et le programme révolutionnaire internationaliste. Il fut élu en 1992 au comité central de la LCR, lors de notre 10e congrès. Féru d’histoire et de politique, grand lecteur, il était un passeur hors pair de nos convictions et fondamentaux auprès des camarades et de son milieu salarié.
Au-delà de cet engagement, loin de tout ascétisme, Christophe était un bon vivant, un ami avec qui nous passions des soirées joyeuses, chaleureuses et interminables où entre musique et apéro...nous ne nous lassions pas de refaire le monde.
Christophe, par delà son militantisme mais aussi ses graves problèmes de santé de plus en plus préoccupants, demeura toujours un camarade avec qui il était agréable d’échanger, de débattre, de vivre en camaraderie et en amitié. La vie, les parcours divers des uns et des autres nous ont séparéEs géographiquement mais jamais nos convictions communes ne se sont éloignés.
Être accompagné du drapeau rouge de la IVe Internationale
Enfin pour raisons de santé, Christophe s’est retrouvé en longue maladie, a changé de ville et est allé rejoindre sa compagne en Normandie. Ça c’était Christophe... comme nous l’aimions. Il est décédé à Saint-Nazaire.
À la veille de sa disparition, encore très lucide, il nous a dit qu’il allait mourir, qu’il voulait en finir et qu’il demeurait le marxiste-révolutionnaire qu’il fut, toute sa vie consciente. Son dernier souhait étant d’être accompagné du drapeau rouge de la IVe Internationale. Ce sera fait, camarade Victor !
Nous adressons toutes nos condoléances et notre affection à tes proches, ton fils, ta sœur, tes frères, nièces et neveux.
Victor nous continuons ton combat pour la justice et la dignité, pour un autre monde débarrassé de l’exploitation et des oppressions. Hasta siempre !
Tes camarades de Dreux, Quimper, Saint-Nazaire, Nantes, Caen, Paris et d’ailleurs.