Baudouin Prot préside la quatrième banque européenne et dirigeait au plus fort de la crise, dans le bureau de Sarkozy, le grand sauvetage des banques...
Aujourd’hui, ce capitaine de la finance vertueuse trébuche lourdement sur une affaire de falsification de documents dans le cœur new-yorkais de la finance, là où se traitent toutes les transactions internationales, forcément en dollars. La BNP voulait juste se faire beaucoup d’argent sur les ventes de produits pétroliers avec des pays soumis à embargo étatsunien : Cuba, Iran et Soudan. Et c’est tout le gouvernement qui se mobilise pour sauver Prot et ses actionnaires. Ceux qui justifiaient l’amende de 5 milliards d’euros infligée à Jérôme Kerviel, jugent « disproportionnée » la sanction de 7,3 milliards contre la BNP (10 milliards de dollars).
Une seule solution, la socialisation !La BNP est dans la tourmente et il faudrait n’y voir qu’une offensive « américaine » contre une banque « française » ? En interne à la banque, les salariéEs redoutent d’avoir à payer pour les turpitudes de leurs dirigeants. La crise financière mondiale, avec ses 100 000 milliards de dollars de dettes, menace toujours, et tout est bon pour mettre en scène des opérations de diversion. Face à sa dette abyssale de 17 000 milliards, le gouvernement américain, ne pourra pas se contenter de mettre à l’amende quelques banques. Mais cette éventuelle ponction de 7,3 milliards fragilise encore plus le système bancaire français. Et confrontées à la récession, les banques n’arrivent plus à reconstituer leurs fonds propres en se contentant d’opérations financières « conventionnelles ». Nous entrons vraiment dans des terres inconnues… La socialisation des banques est plus que jamais d’actualité.
Ludovic Fiaschi