Publié le Mercredi 10 novembre 2021 à 19h00.

À Bonna Sabla (Conflans-Sainte-Honorine), les intérimaires en grève pour l’égalité

Sur le site plus que centenaire de Bonna Sabla à Conflans-Sainte-Honorine, les intérimaires fabriquent des voussoirs : des pièces de tunnels souterrains. Ils et elles sont en grève depuis le 2 novembre pour obtenir la même prime de bonne fin de chantier que les embauchéEs, alors que la fermeture du site est imminente.

Un PSE est en cours avec à la manœuvre Bain Capital, fonds d’investissement détenu entre autres par Mitt Romney et connu pour ses faits d’armes contre la classe ouvrière. Les intérimaires ont frappé fort et ont décidé de bloquer l’arrivée de matières premières et la sortie des produits finis. Ils et elles ont ainsi mis à l’arrêt deux tunneliers qui creusent pour le métro du Grand Paris.

Chantage de la direction

Vendredi 5 novembre, l’entreprise a obtenu une ordonnance pour faire cesser le blocage par la force, arguant qu’il s’agirait de manifestantEs agissant en dehors du droit de grève car ils et elles ne sont pas salariéEs de l’entreprise. Un comble d’hypocrisie pour une entreprise qui, après avoir déjà licencié tout le personnel et fermé le site il y a quelques années, a rouvert le site en embauchant majoritairement des intérimaires. Lundi 8 au matin, la police est venu exécuter l’ordonnance. Pour les grévistes, il est cependant hors de question de lâcher, et la grève se poursuit.

La direction, avant et après une maigre première audience le mercredi 3, a tenté plusieurs fois de soumettre les grévistes à un chantage éhonté : si vous laissez passer les camions, on vous reçoit. Les grévistes ont toujours refusé. Aujourd’hui, malgré la levée du blocage, la direction est muette et envoie les agences d’intérim jouer de la carotte et du bâton. C’est pourtant bien la direction qui a provoqué ce mouvement en faisant des promesses aux intérimaires pour, au total, n’en tenir aucune et se moquer ouvertement d’elles et eux.

C’est un véritable bras de fer qui s’est engagé, dans lequel notre classe montre encore une fois que même dans les situations les plus complexes, on peut relever la tête et se battre pour ses droits !