Alors que les scandales autour de l’agroalimentaire se multiplient, la restructuration du secteur continue, avec la complicité des pouvoirs publics. Le démantèlement du groupe volailler Doux, et sa reprise partielle par le groupe Duc, en est l'illustration. Lors du dépôt d'offres de reprise du groupe volailler Doux en redressement judiciaire, Montebourg estimait que « le compte n'y est pas dans les offres », « toute solution qui séparerait les actifs des sites n'est pas envisageable »… Deux mois plus tard, le groupe est démantelé, et 1 000 emplois sur 1 700 sont supprimés. À Boynes (Loiret), sur 172 salariéEs, 96 sont conservéEs. TouTEs les salariéEs sous statut handicapé, une partie des salariéEs étrangerEs et la majorité des salariéEs syndiquéEs (46 des 58 à la CFDT) sont envoyés à Pôle emploi. Une vraie liste noire… avec l'accord de l'inspection du travail et des pouvoirs publics. Depuis le rachat par Duc et le départ de 85 personnes, les conditions de travail se sont encore détériorées : cadences infernales, surcharge de travail, non-remplacement des congés ou arrêts maladie. C'est la flexibilité totale – on sait à quelle heure on commence, mais pas à laquelle on termine – et il n'est pas question d'heures supplémentaires. Si tout va très mal pour les salariéEs, les patrons, eux, sont choyés. Même si la Commission européenne va diminuer de moitié ses subventions, elles devraient encore se monter à plusieurs dizaines de millions d’euros, sans parler du « crédit d’impôt compétitivité et emploi » du gouvernement, ni des subventions de la région et du conseil général. Mais, gare à la révolte. Mi-février, dès 4 heures du matin, une partie du personnel a monté devant les portes de l’usine un piquet de grève aux cris de « Halte aux cadences infernales » ! Correspondant
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