Depuis vendredi 9 octobre, les salariés de Carrefour Le Merlan (dans le 14e de Marseille) sont en grève contre la tentative de leur direction de licencier Frank Meynier. Cette attaque n'est pas la première de la part d'une direction qui n'hésite pas à user d’un management agressif pour dégrader les conditions de travail. Mais cibler « Francky», militant CGT et travailleur reconnu depuis des années sur le site, a mis le feu aux poudres.
Vendredi et samedi, la mobilisation a permis de bloquer le magasin, ce qui a permis aux grévistes d'enregistrer de nombreuses marques de solidarités, de la part des clients qui trouvaient portes closes, mais aussi de la part de nombreux syndicalistes, ou encore d'une vingtaine de gilets jaunes venus fêter l'acte 100 avec les grévistes.
Face à ce mouvement inattendu, la direction joue le pourrissement. Elle a d'abord assigné le syndicat CGT au tribunal pour entrave à la liberté du travail, par le blocage du magasin mais aussi pour une prétendue séquestration du directeur.
En soutien, ce lundi, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies devant le Tribunal de Grande Instance de Marseille.
Les travailleurs ne se laissant pas impressionner par ces manœuvres judiciaires et refusant de baisser la tête, c'est en ayant recours à des gros bras qui ont envoyé un gréviste à l'hôpital que la direction a ré-ouvert le magasin.
Mardi 13, les salariés de Carrefour Châteauneuf, dans la périphérie de Marseille, se sont à leur tour mobilisés pour défendre leurs conditions de travail.
Mais la politique de Carrefour Le Merlan n'est pas une exception. Ce sont tous les grands groupes de la grande distribution qui cassent les conditions de travail en cherchant à augmenter la productivité, comme en témoignent les nombreuses annonces de plans de licenciements, comme à Auchan où 1 500 postes sont menacés.
Les licenciements sont donc la seule forme de récompense qu'offre la société de Macron et des grands patrons aux "héros de la 2e ligne" lors de la "guerre contre le Covid". Il est aujourd'hui urgent que les travailleurs se mobilisent contre les licenciements jusqu'à arracher leur interdiction.