Le 23 décembre, à l’appel de l’union locale de la CGT de Saverne, les militantEs du NPA du Bas-Rhin étaient présentEs au rassemblement devant l’entreprise Ritleng à Rohr.
Cette entreprise d’une trentaine de salariéEs, située à 20 km au nord de Strasbourg, est spécialisée dans le retraitement des déchets du plâtre issus de la construction et des déchetteries. Les plaques de plâtre sont broyées et les gravats triés avant d’être recyclés pour être réemployés.
Un bras de fer autour de l’amiante
Face à la poussière et à la présence d’amiante attestée par plusieurs rapports d’expertises, 4 salariés avaient contacté la CGT pour se présenter à l’élection professionnelle du CSE (comité social et économique, ex-comité d’entreprise). C’était déjà trop pour le tout-puissant patron de cette entreprise familiale qui a décidé de licencier le délégué syndical, licenciement refusé par l’inspection du travail.
Devant le risque sur leur santé, 3 salariéEs ont exercé leur droit de retrait (qui permet de quitter son poste de travail si le salarié juge qu’il y a un danger grave). Nouvelle colère du patron qui les convoque à un entretien préalable le 23 décembre. Pas de cadeau de Noël, mais des reproches bidon : untel n’aurait pas envoyé son arrêt maladie dans le délai de 48 heures (alors que le cachet de la Poste fait foi) ; l’autre aurait mal garé le chargeur (pourtant à l’emplacement habituel) et la troisième est convoquée pour savoir si elle comptait revenir travailler après son arrêt maladie !
Recul des droits syndicaux
Le rassemblement organisé le matin des convocations avait donc pour objet de défendre la liberté syndicale, celle des lanceurs et lanceuses d’alerte et l’environnement. La France, le prétendu pays des droits humains, connaît une régression sans précédent des droits syndicaux. Détricotée d’abord par le Parti dit socialiste avec la loi Rebsamen, du nom de l’ancien ministre du Travail, puis par la droite macroniste, la protection du délégué syndical est aujourd’hui largement remise en cause. Tous les ans, ce sont plus de 250 déléguéEs qui sont licenciéEs. La présence de Christian Porta, délégué syndical chez Neuhauser, au rassemblement témoignait de cet état de fait. Au 21e siècle, il ne fait toujours pas bon être éluE sur une liste syndicale.
Un problème pour l’environnement
Les salariéEs qui osent lever la tête et dénoncer la présence d’amiante sont immédiatement victimes de la répression patronale. Le maire de Rohr présent au rassemblement a décidé de porter le dossier devant les autorités administratives (DREAL, préfecture).
Au cœur de ce dossier, c’est bien la protection de la santé des salariéEs mais aussi des habitantEs du village et des environs qui motive la CGT et les organisations politiques présentes : le NPA évidemment, mais aussi le PCF et Révolution permanente.
Ce n’est pas un hasard si la CGT du Bas-Rhin s’implique aussi fortement dans cette lutte qui est aussi écologique : c’est la seule union départementale à proposer une formation « syndicalisme et défis environnementaux » de deux jours à ses syndiquéEs.
Réconcilier le monde du travail et l’écologie dans un cadre unitaire, le rouge et le vert, le syndicalisme et l’environnement, c’est un des défis à relever pour l’année 2025 !
CorrespondantEs