Les postiers de Rueil-Malmaison qui ont initié le conflit dans les Hauts-de-Seine ne sont pas partis au départ pour défendre leurs tournées ou leurs conditions de travail : ils se sont mis en grève reconductible majoritaire pour exiger l’embauche en CDI de 4 précaires qui avaient été mis à la porte...
La grève du 92 a d’emblée cherché à fédérer les postiers à partir de leurs propres revendications : La Garenne-Colombes/Bois-Colombes, Courbevoie et Gennevilliers ont rejoint dans la grève le bureau de Rueil, qui grâce à une résistance acharnée, n’a pas subi de réorganisation depuis 1999. Des guichetiers et des colipostiers ont également fait grève avec les facteurs. Les facteurs se sont également adressés à leurs collègues des départements voisins (Yvelines, Paris).C’est en menant une grève active et contrôlée par les grévistes eux-mêmes que les facteurs du 92 ont fini par forcer la direction à négocier. La direction est prête à céder sur une bonne partie des revendications, mais elle a franchi un nouveau seuil dans la répression avec la bénédiction du gouvernement : quatre postiers du 92 ont passé 10 heures en garde-à-vue le 21 mai, et 10 militants risquent le licenciement pour avoir fait grève et organisé des prises de parole dans les différents centres postaux. Toute cet arsenal répressif et judiciaire ne pourrait pas se déployer sans l’appui du PS, dont la direction est intimement liée à celle de La Poste.
Regrouper les luttes !Au départ, les postiers des Hauts-de-Seine étaient isolés. Désormais, les facteurs de Paris 15 sont également en grève reconductible, ainsi que ceux d’Épinay-sur-Orge (91), de Villard-Bonnot (Isère), d’Ajaccio… Des contacts ont déjà été établis entre les grévistes du 92, du 91 et de Paris 15. Pour la première fois depuis longtemps, il est possible que des grèves reconductibles touchant des départements différents fassent cause commune face à la direction nationale de La Poste. La Poste craint ce scénario comme la peste. Et elle a raison : c’est en regroupant leurs forces par-delà les divisions de métiers, de statuts, de secteurs que les travailleurs peuvent reprendre confiance dans leurs propres forces et faire plier le patronat. CorrespondantRassemblement le mercredi 11 juin à 18 h 30 devant le Siège de La Poste (44 boulevard Vaugirard Paris, métro Montparnasse)