Publié le Mercredi 12 septembre 2012 à 10h36.

La tragédie des Doux

Suspendu depuis plusieurs mois à la décision du Tribunal de commerce de Quimper, le couperet est tombé ce lundi 10 septembre : 970 licenciements dans le pôle frais du groupe Doux sur 1700 emplois.

Des sites de production comme Graincourt dans le Pas de Calais sont rayés de la carte. D’autres sont amputés de la moitié voire des 2/3 des emplois. Le pôle frais est dépecé entre des groupes de volaillers comme LCD ou DUC et … Doux lui-même ! Malheureusement ce ne sont pas les quelques œufs qui ont tâché le veston de Charles Doux au tribunal qui feront office de résistance et de mobilisation.

Parmi les licenciés se retrouvent un grand nombre d’ouvrières et d’ouvriers cassés par le travail, atteints de graves TMS (Troubles Musculo- Squelettiques), pleins de haine comme le dit un délégué CGT, mais résignés et comme impuissants.

Et pourtant cette vague de licenciements peut en annoncer bien d’autres puisque Charles Doux et la banque Barclays restent aux commandes de l’entreprise c'est-à-dire des pôles « élaborés et surgelés - grand export » et doivent présenter un « plan de relance » pour le 1° décembre 2012 !

C’est triste à en pleurer sauf pour la famille Doux qui a encaissé 1 milliard de subventions publiques et qui est assise comme le dit une déléguée CGT sur des lingots d’or…

Il est encore possible de s’opposer à ce dépeçage mais cela implique une mobilisation unitaire des salariéEs, un soutien puissant et large de l'ensemble de la population, pour exiger :

-         l’ouverture des livres de compte sous contrôle et tutelle publics

-         la saisie du patrimoine de la famille Doux pour rembourser l’ensemble des subventions publiques que cette dynastie a perçu pendant 15 ans.

-         le maintien des emplois dans le cadre d’une nécessaire refondation de la filière avicole sous contrôle public, pour une autre production de qualité et une industrie agro alimentaire à visage humain, en pleine consultation et participation des paysans et des salariéEs eux même.

 A Quimper, le 12 septembre 2012

Philippe Poutou et le correspondant du NPA à Quimper