Dans le journal le Parisien du lundi 18 novembre, deux anciens commerciaux de la société Pernod-Ricard, et une troisième toujours en poste, accusent le groupe marchand d’alcool en tout genre de les avoir poussés à boire en permanence, au point d’en être devenu alcooliques et malades. Ces salariéEs dénoncent « l’alcool qui coule à flots » et la « pression permanente » de la hiérarchie pour les pousser à boire. Sous couvert d’anonymat, ils racontent aussi comment l’entreprise recruterait ses commerciaux... en fonction de leur seuil de résistance à l’alcool !
Victime d’un burn out et en arrêt maladie la cadre toujours en poste s’apprête à saisir les prud’hommes. « C’est la culture de l’entreprise, si on dit non, on est mal vu […]. On me disait : de quoi tu te plains ? T’es payée pour faire la fête », affirme-t-elle, citant aussi par exemple cette apostrophe d’un chef : « Tu prends un Ricard ? Allez, fais pas chier, t’es pas chez Perrier ici ! »
D’autres racontent le rythme des ferias, les journées passées « à picoler de midi à 16 h, puis de 21 h à 2 h du matin ». Pire encore, lors de la fête de l’Humanité où ils buvaient « plus de 40 Ricard par jour »...
Le règlement intérieur de Ricard appelle bien à une « consommation modérée », mais « il y a la théorie et la réalité », affirme l’un des plaignantEs. « Et dans les faits, on doit montrer qu’on connaît nos produits et qu’on les aime »... Voilà un moyen bien commode pour les dirigeants de Pernod-Ricard à la fois d’imposer des cadences infernales à leurs employéEs et d’éteindre toute volonté de les contester. C’est prouvé, le capitalisme nuit gravement à la santé...