« Chantage à la bombonne de gaz », s'indigne l'UMP, parlant avec mépris du geste des 366 ouvriers de New Fabris, à Châtellerault (Vienne), qui ont menacé de faire exploser leur usine si Renault et PSA, les donneurs d'ordre, ne lâchaient pas une prime de licenciements de 30000 euros.
Après ceux de Nortel et de JLG… Chantage, dénoncent les bonnes âmes du parti au pouvoir, craignant la contagion de la révolte ouvrière. « Fumiers! Vous allez faire mourir des familles entières », répond un ouvrier aux patrons de PSA et de Renault, au gouvernement qui refuse « le dialogue sous la menace »!
Quelle indignation hypocrite, de la part de ceux-là mêmes qui se félicitent que la Bourse monte de nouveau. Même le journal patronal Les Echos est obligé de reconnaître que «la violence exacerbée des salariés condamnés répond à la violence glacée des affaires », la violence de la recherche constante du moindre coût pour le maximum de profits sous le fouet de la concurrence. Mais comment mettre sur le même plan le froid et inhumain cynisme des financiers et la légitime révolte, la légitime défense ouvrière ?
Les travailleurs de New Fabris, de Nortel et de JLG, comme bien d'autres, sont contraints de se battre le dos au mur pour vendre leur peau. Pourtant, c'est bien l'ensemble des salariés qui est touché par «la violence glacée des affaires». L'indigne et violent chantage du chômage plane sur chacune et chacun. Les jeunes qui arrivent sur le marché du travail vont trouver directement le chemin du Pôle emploi.
Il est du devoir des organisations ouvrières, de la gauche syndicale et politique d'engager toutes leurs forces dans la préparation d'un mouvement d'ensemble pour faire payer les frais de la crise au patronat, aux financiers aux classes privilégiées. C'est l'intérêt de toute la population. Oui, il faut que ça pète, mais tous ensemble, pour faire plier gouvernement et patronat et imposer la garantie de l'emploi et du salaire. C'est bien cet affrontement, cette explosion sociale, qu'il faut préparer.
Yvan Lemaitre