Gaël Quirante, secrétaire de SUD Activités postales 92 et militant du NPA, va passer en procès le lundi 14 novembre 22 devant la cour d’appel de Versailles.
En mai 2018, pendant la grève de 15 mois des postierEs des Hauts-de-Seine, deux cadres qui tentaient d’empêcher physiquement Gaël et les grévistes de se rendre dans un centre, ont fait un faux témoignage contre lui en l’accusant d’avoir volé avec violence un téléphone portable.
Remettre en cause par la voie pénale ce qui a été gagné par la grève
Ces deux cadres agissaient en toute illégitimité… et en toute illégalité : le droit de Gaël à maintenir son activité syndicale a bien été reconnu. Leurs fausses accusations sont un moyen pour tenter de remettre en cause par la voie pénale ce qui a été gagné par la grève.
Sur la base de ces fausses accusations, lors du procès en première instance, Gaël a écopé de trois mois de prison. L’audience a duré six heures : les seuls éléments à charge étaient les témoignages des cadres. Tous les autres témoins démentent, et la vidéosurveillance n’a même pas été consultée par le juge. Celui-ci a pris un temps record de 15 minutes pour prendre sa décision : trois mois de prison avec sursis sur la seule base d’accusations de cadres !
Faux témoignages en série
Rappelons que le faux témoignage est une méthode récurrente de la part de la direction de La Poste : contre Gaël lors de sa procédure de licenciement, comme l’ont reconnu l’inspection du travail et les services du ministère du Travail, contre Vincent, postier réprimé dans les Yvelines ou même par le siège, comme l’avait révélé le reportage « La Poste sous pression » sur France 2 dans l’émission Envoyé spécial en septembre 2019 avec les cadres témoignant de l’existence d’une cellule spécialement chargée d’étouffer les suicides de postières et postiers.
Si les trois mois avec sursis étaient maintenus en appel, Gaël serait à la merci de n’importe quelle nouvelle condamnation : il écoperait alors de prison ferme. Rappelons que cinq postiers dont Gaël et Yann Le Merrer sont mis en examen par une juge d’instruction, également chargée de l’affaire Adama Traoré, à la suite d’une occupation du siège… en 2014 ! Là encore sur la base de faux témoignages de cadres. Le procès va se tenir prochainement, et toute nouvelle condamnation ferait tomber le sursis. Si des policiers arrêtent arbitrairement Gaël en manifestation et l’accusent de rébellion : le sursis tombe. Une nouvelle grève, des cadres simulent une agression, et le sursis tombe aussi.
Voilà pourquoi le procès en appel du 14 novembre constitue une échéance très importante. À l’échelle du secteur postal et au-delà : faire peser un risque de prison sur un syndicaliste connu serait un précédent dangereux.
Rendez-vous lundi 14 novembre 2022 à 12 h au 5 rue Carnot à Versailles.