Lors de la grève sur la chaîne moteurs le 8 avril, la direction de Peugeot SA de Poissy (Yvelines) avait décidé d’entamer une procédure de licenciement contre dix intérimaires, cinq contrats professionnels et un collègue en CDI, avec des mises à pied conservatoires sous prétexte d’atteinte à la liberté du travail, d’insultes et de menaces (lire Tout est à nous ! n°58). Malgré les interventions syndicales et de l’Inspection du travail, la direction décidait de licencier les cinq grévistes en contrat pro et d’infliger une mise à pied de six jours au salarié en CDI. Saisi en référé par la CGT, le tribunal de prudhommes de Versailles vient de condamner la direction Peugeot. Parmi les cinq licenciés, quatre devront être payés depuis le premier jour de leur mise à pied jusqu’au terme de leur contrat et ceux dont le contrat n’est pas arrivé à échéance devront être réintégrés à leur poste. De plus, ils toucheront chacun 1 000 euros de dommages et intérêts. Pour le seul gréviste qui n’a pas obtenu sa réintégration, la CGT décidera de faire appel en fonction des termes du délibéré. À Poissy, 1 400 travailleurs en intérim, CDD et contrats pro travaillent sur la chaîne, soit plus d’un ouvrier de chaîne sur deux. Sans eux, pas de bagnole ! Cette utilisation abusive de l’intérim est scandaleuse et illégale. C’est pour dissuader tous les travailleurs en contrats précaires de se révolter contre les conditions de travail ou pour de meilleurs salaires que la direction de PSA avait engagé ces procédures. Ce succès sur le terrain juridique avec le soutien du syndicat CGT est donc un avertissement pour la direction et un encouragement pour tous les salariés du groupe, notamment ceux qui sont en contrats précaires.