Publié le Jeudi 1 décembre 2022 à 15h00.

Pour nos salaires, on ne lâchera pas l’affaire !

La question des salaires, des pensions de retraite, des indemnités de chômage, est d’une actualité brûlante. Les revenus stagnent alors que l’inflation croissante atteint déjà officiellement près de 7 % en France. Et la hausse des prix est en réalité bien plus importante que les chiffres officiels : dans l’alimentation, l’inflation est à deux chiffres (jusqu’à 180 % d’augmentation pour un paquet de spaghettis), sans parler de l’énergie, dont l’essence…

On veut vivre et pas survivre !

« Il nous manque chaque mois au moins un plein et deux caddies », soit 300 euros. Car il est bien difficile de vivre avec moins de 2000 euros pour boucler correctement nos fins de mois. Pourtant le Smic est à 1329 euros nets. Et beaucoup gagnent moins : travailleurEs à temps partiel, retraitéEs, privéEs d’emplois, personnes en situation de handicap… parmi lesquels beaucoup de femmes seules. Ainsi, en France, un des pays les plus riches de la planète, 10 millions de personnes – près de 15 % de la population – sont condamnées à vivre sous le seuil de pauvreté (940 euros par mois).

Cela ne peut plus durer ! Il faut imposer :

* une augmentation générale de 300 euros nets par mois pour touTEs ;

* un revenu minimum à 1800 euros nets ;

* l’indexation des salaires sur les prix des produits de première nécessité, car quand les prix augmentent, l’ensemble de nos revenus doit suivre.

« De l’argent il y en a, dans les caisses du patronat »

C’est dans le milieu du patronat et des actionnaires que se recrutent les grandes fortunes de ce pays : Arnault, Wertheimer, Hermès, Bettencourt, Saadé, Dassault, Pinault, Mulliez, Besnier, Bolloré et tant d’autres… Non seulement dans le luxe, les armes, la logistique, les médias ou l’agro-alimentaire, mais aussi dans l’automobile ou l’énergie.

Des fortunes de dizaines de milliards ont été accumulées sur notre dos, car il s’agit des profits tirés de l’exploitation capitaliste. Et si une entreprise a incarné l’accumulation indécente de « superprofits », c’est bien TotalEnergies et ses 18,8 milliards d’euros de profits au premier semestre 2022, ses 2,62 milliards de dividendes exceptionnels cet automne avec, cerise sur le gâteau, l’augmentation de 52% de son PDG Patrick Pouyanné. Cela dans un contexte où les prix des carburants ont augmenté de 20 % depuis janvier 2020…

Un pouvoir à loffensive

Face à la colère qui monte dans les classes populaires, le gouvernement a évoqué une taxation des superprofits... comme si tous les profits n’étaient pas illégitimes. C’est une façon de détourner de l’urgence d’augmenter les salaires, de laisser le patronat libre de se contenter de primes accordées à la « tête du client ». La première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire demandent poliment aux patrons d’augmenter les salaires, sans contrainte, en particulier par une augmentation du Smic. À l’inverse, la politique de Macron est de maintenir les salaires les plus bas possible :

- par l’adoption d’une nouvelle loi sur l’assurance chômage, qui marque une nouvelle dégradation de l’indemnisation des privéEs d’emploi, leur coupant les vivres pour les forcer à accepter n’importe quel job avec n’importe quelle rémunération ;

- par l’annonce d’une nouvelle charge contre les retraites, consistant à repousser à 65 ans l’âge de départ et à augmenter le nombre d’années de cotisation. Ce qui revient à diminuer le montant des pensions, donc à couper les vivres aux ancienEs et à retirer à beaucoup, qui seront morts avant, le droit à la retraite.

Une lutte d’ensemble à construire

Depuis plusieurs mois, des grèves pour les salaires, contre la baisse du niveau de vie, ont fait l’actualité, jusqu’à la grève des raffineurs qui a bloqué le pays. Cette mobilisation, avec le soutien massif et mérité que les grévistes ont reçu contre les mesures de réquisition que le gouvernement a voulu prendre contre eux, a donné du relief à la grève nationale du 18 octobre, une journée précédée de la marche « contre la vie chère et l’inaction climatique » du 16 octobre. Un premier coup de chaud pour Macron, suivi d’une nouvelle grève le 10 novembre, puissante dans les transports publics de plusieurs villes, en particulier en région parisienne.

Les mouvements de grève continuent de façon dispersée, dans différents secteurs. La nécessité de construire un mouvement d’ensemble s’impose, pour une augmentation généralisée des salaires, pour de meilleures conditions de vie. Un Mai 68 qui irait jusqu’au bout.

Il y a urgence à rompre avec ce système

Combien de temps encore leurs profits passeront-ils avant nos vies ? Ce n’est pas simplement la question des revenus qui est en jeu, mais l’ensemble des conditions de vie – et de survie – de notre camp social. Des salariéEs du privé comme du public qui ne peuvent plus supporter les salaires trop faibles, des conditions de travail de plus en plus dures... Des services publics asphyxiés, en particulier dans nombre d’hôpitaux, d’établissements scolaires, dans les transports... Des difficultés à se loger, à se chauffer, à s’alimenter...

Jusqu’où ce système peut-il tirer sur la corde avant qu’elle ne craque ? Il est vital pour notre santé, pour celle de la planète, de changer de mode de production : travailler moins afin de travailler touTEs, travailler mieux en concentrant les efforts sur les productions et services essentiels au plus grand nombre. C’est un véritable choix de société.

Pour une force politique anticapitaliste et unitaire

Toutes et tous ensemble, pour une autre répartition des richesses, contre la régression sociale que le pouvoir veut imposer sur nos retraites, construisons un mouvement d’ensemble s’appuyant sur les grèves et les manifestations. Pour cela, ces prochaines semaines, il faut soutenir l’ensemble des luttes du monde du travail, et préparer les prochains affrontements avec le gouvernement en renouant avec les collectifs militants locaux, en retissant les liens construits ces dernières années.

Pour cela, nous avons aussi besoin de construire une force politique au service de notre camp social : une « gauche de combat », anticapitaliste et unitaire, pour aider à changer le rapport de forces ici et maintenant, pour la rupture plus que jamais nécessaire avec ce système, pour construire une société libérée de l’exploitation et des oppressions.

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Liberté de circulation et d’installation ! Régularisation de tous les sans-papiers !

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 1891 migrantEs ont disparu en Méditerranée depuis janvier 2022. Les frontières tuent, la démagogie raciste qui les accompagne aussi. Les migrantEs mettraient le pays en péril et seraient en particulier responsables des bas salaires ? Plus ils sont plongés dans l’insécurité et la précarité par le harcèlement administratif et policier, plus les patrons peuvent les exploiter, dans des travaux pénibles et mal payés !

Contre la chasse qui leur est faite et contre toutes les tentatives de division, les migrantEs ne peuvent compter que sur elles-mêmes et eux-mêmes et sur notre solidarité. Nous exigeons l’ouverture des frontières, le démantèlement de Frontex et l’accueil de touTEs. Le monde que nous voulons s’appelle solidarité et égalité : contre Darmanin et son monde, nous le réaffirmerons en manifestant le dimanche 18 décembre, journée internationale des migrantEs.

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