Les salariéEs de Sanofi à Quetigny sont en grève contre la cession de leur site pour 1 euro au façonnier Delpharm, connu pour ses conditions de travail déplorables : une convention collective médiocre, plus de 13e mois, des embauches au ras du Smic (voir l’Anticapitaliste n°266).
Quetigny n’est que le premier des sites à être cédé. Suivront Amilly, Compiègne, Toulouse.... On propose 15 000 euros brut de prime de cession, alors que Sanofi fait 7 milliards d’euros de bénéfices en 2013, dont 55 % versés en dividendes aux actionnaires (dont 150 millions d’euros de crédit d’impôt en 2013). Tripler la prime annoncée, ce ne serait que moins de 0,25 % des bénéfices : une goutte d’eau pour Sanofi.Les salariéEs craignent des suppressions d’emploi, une diminution des primes, de l’intéressement/participation (8 000 euros/an), entraînant une perte globale de salaire de 25 % à 30 %. Ils exigent donc des garanties fermes sur le maintien de leur convention collective, leur mutuelle et leur système de prévoyance, leurs primes d’ancienneté et d’intéressement, le 13e mois et la 6e semaine de congés, ainsi qu’une prime de cession de 25 000 euros minimum en dédommagement.
Un collectif de lutteLes salariéEs ont remis en cause les élus syndicaux du site peu réactifs et se sont réunis dans un collectif de lutte. Un exemple inédit sur l’agglomération dijonnaise de grève auto-organisée par les salariéEs eux mêmes. Depuis le 4 novembre, ils bloquent la sortie des produits finis par un piquet, en continu jour et nuit depuis le 24 novembre.Un comité de soutien s’est constitué : Solidaires, la FSU, le NPA, Ensemble, la Gauche alternative Quetigny, le PG. Des collectes ont déjà été lancées et mardi 9 décembre, devant le palais des Congrès à Dijon, les Sanofi et le comité de soutien, ont accueilli Gattaz venu quémander des milliards supplémentaires à l’État devant 400 chefs d’entreprise. Samedi 13 décembre, une réunion publique est prévue à Quetigny.
Correspondant