Alors que la journée de mobilisation du 2 décembre s’annonçait pour le moins morose, nous avons décidé de nous en saisir pour construire la mobilisation en défense des emplois dans la vallée du Grésivaudan, entre Grenoble et Chambéry.
Non à la fermeture de l’usine Teisseire !
La lutte est en cours depuis deux mois face à Carlsberg, qui a racheté l’usine pour s'approprier la marque puis sous-traiter la production, laissant au passage 205 salariéEs sur le carreau à Crolles. Le piquet de grève est en place devant l’usine, la solidarité de la population est énorme pour défendre la production du sirop emblématique et installée depuis plus de 300 ans dans le département. L’Union locale CGT a donc proposé d’organiser une manifestation au départ de l’usine de Crolles à l’occasion de la journée interprofessionnelle de grève du 2 décembre.
Solidarité et combativité !
Plus de 300 personnes étaient présentes dans le cortège qui a fait le tour de la zone d’activité de Crolles/Bernin. Les salariéEs de Teisseire bien sûr, les militantEs syndicaux des entreprises du bassin et des livreurs à vélo expulsés de leur logement et en grève pour leurs droits. ChacunE était là pour son combat, mais aussi par solidarité avec les autres. Ce sont des moments qui remontent le moral !
Plus de mille emplois menacés dans la vallée
Aux 205 suppressions d’emplois à Teisseire s’ajoutent des dizaines à Atraltech, à Strycker, une centaine avec la fermeture de DS Smith Packaging à La Rochette, et probablement près de 500 à STMicroelectronics avec la fermeture d’une des deux lignes de production. L’usine de Soitec dans la même zone entame, elle, une période de chômage partiel. À cela s’ajoutent tous les emplois indirects plus difficiles à chiffrer : sous-traitantEs, équipementiers, commerces, etc. Il y a probablement plus de 1 000 emplois qui vont disparaître dans les mois qui viennent dans la vallée.
L’année dernière, c’était la zone chimique de Pont-de-Claix qui était dans la tourmente avec la fermeture de l’usine Vencorex à Pont-de-Claix, de l’autre côté de la métropole grenobloise. Là aussi, la situation reste très précaire et les batailles sont à venir.
La bataille continue !
La fermeture de l’usine Teisseire est prévue pour le printemps. Tout n’est pas joué ! Il est encore possible de faire pression sur le patron pour maintenir le site de production d’une façon ou d’une autre. Les salariéEs se battent, la solidarité est forte, il faut construire le rapport de force.
Jeudi prochain, le 11 décembre, le sénateur Fabien Gay, un des auteurs du rapport sur les 211 milliards de cadeaux faits aux entreprises, et Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, seront à Crolles pour une nouvelle manifestation.
Ce sera l’occasion de donner de la visibilité à la lutte des Teisseire et de dénoncer toutes les suppressions d’emplois qui servent à engraisser encore davantage les actionnaires !
Face à la vague de suppressions d’emplois dans le privé, face aux choix ultralibéraux du budget du gouvernement Lecornu, nous devons construire les résistances, faire converger les mobilisations, être solidaires pour être plus fortEs, imposer l’interdiction des licenciements, la continuité du salaire, l’arrêt des baisses de subventions aux associations, l’arrêt de la casse des services publics. Pour mettre fin à la casse sociale, nous ne pouvons compter que sur nos propres mobilisations !
CorrespondantEs