À l’appel d’une intersyndicale CGT-FSU-Solidaires et UNL (Union nationale lycéenne) de Maine-et-Loire, une manifestation de 500 personnes a eu lieu mardi 27 janvier contre les 258 licenciements annoncés à l’usine ThyssenKrupp angevine.
Le cortège est parti de l’entreprise et a rejoint le site de Chassis Breaks International (ex Bosch) où des emplois sont aussi menacés. Des débrayages ont eu lieu dans de nombreuses entreprises de l’agglomération mais aussi dans les services publics où la CGT avait déposé des préavis de grève.Appartenant au géant sidérurgiste allemand Thyssen, Thyssenkrupp Ascenseurs, 3e groupe mondial du secteur derrière Otis et Schindler, avait annoncé le 25 septembre dernier sa volonté de supprimer 258 emplois (60 % des effectifs) sur son site angevin. L’objectif affiché par la direction est de délocaliser la production sur ses deux autres usines européennes, en Allemagne et en Espagne.« Ce projet est nécessaire pour sauvegarder la compétitivité de notre groupe sur le secteur de l’ascenseur dans un contexte de marché de plus en plus difficile, notamment en France », déclarait Jean-Michel Insalaco, PDG de ThyssenKrupp Ascenseurs...
Toujours plus pour les actionnaires2014 avait pourtant été l’année de la reprise des bénéfices pour Thyssen après trois années de résultats négatifs. Les carnets de commandes remplis avaient permis au groupe d’augmenter son chiffre d’affaires de 7 %, et ainsi de distribuer de confortables dividendes aux actionnaires. Et ce n’est qu’un début, les licenciements prévus à Angers doivent permettre à la branche ascenseurs de porter sa « marge opérationnelle » de 10 à 15 % !Les éluEs angevins de tout bord n’ont pas manqué de « marquer leur sympathie et leur solidarité » aux salariéEs, la solidarité se limitant aux déclarations bien sûr... Mention spéciale toutefois au député PS Marc Goua particulièrement ému, qui s’exprimait suite à l’annonce du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) : « il faut absolument qu’on prenne des mesures pour abaisser nos coûts du travail et redevenir compétitifs ». No comment !
Faire converger les luttesDepuis l’annonce du PSE, de nombreuses actions ont été menées par le personnel de l’usine : débrayages, pétitions, manifestations, envahissement de la salle des négociations... Fin octobre, devant le siège du groupe à Essen en Allemagne, les salariéEs français manifestaient leur colère avec leurs collègues allemands. À Angers, samedi 13 décembre, plusieurs centaines de salariéEs manifestaient dans le centre ville suite à un appel intersyndical.Mardi 27 janvier, les salariéEs de Thyssen Angers et leurs nombreux soutiens ont montré qu’ils n’étaient pas résignés. Cette journée constitue une première étape dans la nécessaire convergence des luttes qu’il faut construire. Face à ce gouvernement au service des patrons, les salariéEs savent qu’ils ne peuvent compter que sur leurs propres forces.
Correspondant