Le groupe Alstom a annoncé sa volonté de liquider en deux ans l’usine historique d’où était sortie sa première locomotive à vapeur en 1880, et qui emploie encore 480 travailleurs et produit notamment les TGV. Seules les activités de maintenance seront maintenues, au mieux quelques dizaines d’emplois. 400 emplois sont visés, sans compter la sous-traitance et les emplois induits. Mais il n’y aura « ni plan social, ni licenciement », chaque salarié pouvant « être transféré sur un autre site », selon la direction. En somme, accepter de bouleverser sa vie selon les caprices des actionnaires, ou bien pointer au chômage sans indemnité...
L’an dernier, à Belfort, l’ex-ministre Macron avait promis : « zéro licenciement chez Alstom Transport » et avait prétendu que l’État pèserait au conseil d’administration. Mais si l’État a pesé, grâce à ses 20 % de parts rachetés à Bouygues, ce n’est pas dans le sens des intérêts des travailleurs. Même en étant actionnaire comme à La Poste ou Air France, il ne s’est jamais opposé aux plans de licenciements ou aux réorganisations.
La direction d’Alstom invoque une baisse des commandes. C’est pourtant le même jour qu’a été annoncé son partenariat avec la SNCF pour le « TGV du futur » ! Le groupe a aussi décroché de juteux contrats aux USA, en Inde, en Italie, ou dans les Émirats arabes. Quel que soit l’état de son carnet de commandes en France, le groupe ne cesse d’engranger les profits.
Pendant que le gouvernement gesticule, de Montebourg à Le Pen, les politiciens font assaut de « patriotisme économique ». Ils prétendent que la vente d’Alstom Énergie au groupe américain General Electric aurait « fragilisé » le groupe. Mais cette vente a surtout permis aux actionnaires d’empocher 3,2 milliards d’euros après une vente à 9,7 milliards, en plus des 86 millions de Crédit d’impôt recherche et des 6,3 millions de Crédit compétitivité offerts par l’État avec leur soutien.
Les travailleurEs ne peuvent compter que sur leur mobilisation. Pour préserver les emplois, répartir le travail entre toutes et tous, il faut s’en prendre aux profits des actionnaires et interdire les licenciements : autrement dit, il faut combattre le fonctionnement capitaliste de la société. C’est par la grève et dans la rue que ça se passe ! La colère, et notre solidarité avec les travailleurs d’Alstom, peuvent servir de locomotive. Départ le 15 septembre.
Gaël Klement