Le « multiculturalisme allemand a totalement échoué ». Derrière Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel, a rejoint le camp des dirigeants européens qui n’hésitent plus à attiser ouvertement la défiance raciste envers les immigrés d’une part et les musulmans d’autre part. En chute libre dans les sondages, à la veille de scrutins électoraux régionaux difficiles pour elle, elle reprend ainsi quasiment mot pour mot les propos de Sarkozy sur l’échec de la politique d’intégration. Mais elle avance encore d’un pas : « Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes, celui qui n’accepte pas cela n’a pas sa place ici ». Sur ce sujet, le climat est actuellement détestable en Allemagne. Un responsable du parti social-démocrate, Thilo Sarrazin, l’équivalent allemand de Georges Frêche, a écrit un pamphlet raciste contre les musulmans et déverse sa haine dans des débats télévisés. L’histoire se répète, avec un caractère pathétique pour ce qui concerne l’Allemagne : pour détourner la colère des masses touchées par la crise économique, ceux qui en sont responsables accusent des boucs émissaires. Il est vital que le mouvement citoyen, dont les luttes comme celle contre le projet de gare TGV de Stuttgart sont en plein essor, fasse échec par des manifestations à cette vague xénophobe.