La crise et l’austérité touchent tous les peuples d’Europe. Pour protester contre la spéculation et les diktats de la Troïka, une mobilisation est organisée en Allemagne devant la BCE.Le 19 mai, quelques jours après le premier anniversaire du mouvement des IndignéEs de l’État espagnol, la Conférence européenne contre l’austérité appelle à manifester dans les rues de Francfort. Ce sera l’aboutissement de trois jours d’actions dans le quartier des banques. L’objectif est de réunir un maximum de monde devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE), contre l’austérité, les coupes budgétaires, les privatisations, les baisses des salaires, les suppressions d’aides sociales, etc. Il est possible, par les pressions populaires, de faire reculer le pacte budgétaire et les conséquence antisociales et antidémocratiques qu’il porte. Mais au-delà, ce rassemblement est une étape pour la construction d’une convergence des luttes contre les politiques d’austérité en Europe.
La Troïka fait la loiLa crise de la dette continue de s’accentuer : après la Grèce, l’Italie ou l’État espagnol, la France est dans la ligne de mire des marchés… Au point que les traders allemands ont mis en place un outil spécialement destiné à spéculer sur sa dette.
L’idée de ces professionnels de la finance est de faire monter le taux d’intérêts des emprunts de l’État français. C’est dans les poches des salariéEs qu’il trouvera l’argent pour engraisser les banquiers. Un mécanisme de plus pour leur transférer nos richesses. Le FMI vient d’emprunter 430 milliards d’euros aux marchés en prévision de la faillite potentielle de ces pays. Un indice de plus de l’urgence de la situation.Chômage, précarité, misère, sont les conséquences connues de la crise. Concrètement, cela se traduit par une augmentation de 40 % du taux de suicide, en un an, en Grèce, des jeunes, des salariéEs et des chômeurEs obligéEs de couper du bois à Athènes pour se chauffer, car le gaz est devenu trop cher, une pénurie de sparadrap à l’hôpital...
Les peuples résistentMalgré cette situation désespérante, la colère commence à prendre le pas sur la résignation. Après une réduction de 22 % du Smic grec en février, la population est descendue massivement devant le Parlement. Dans l’État espagnol et au Portugal, les centrales syndicales ont organisé des journées de grève réunissant des centaines de milliers de personnes. À Prague, en avril, a eu lieu la plus forte mobilisation depuis la chute du Mur.
L’initiative est préparée en Allemagne par les mouvements Occupy de Francfort et Berlin, des associations et collectifs locaux, Attac Allemagne, des groupes d’extrême gauche, Die Linke... Elle est relayée en Grèce, en Autriche, en Belgique, dans l’État espagnol, en Italie, en Slovénie ou encore en France. Un collectif unitaire (réunissant notamment Attac, le CADTM, Solidaires, Transform et le NPA) s’est mis en place. Les collectifs contre la dette seront également au centre de la mobilisation.
Pour nous, la mobilisation du 19 mai a une importance particulière. Il s’agira du premier rendez-vous après la présidentielle, contre les plans de rigueur et le BCE. Cela en fait une échéance majeure pour la construction d’une riposte face à l’austérité, quel que soit le vainqueur le 6 mai prochain.
Elsa Péhuite, Lucien Soufyene et J-B PeléL’inscription pour partir en bus à la manifestation du samedi 19 mai (40 euros l’aller-retour) peut se faire par mail, àfrancfort@attac.org, par téléphone, au 01 56 06 43 62 (de 17h à 19h tous les jours en semaine) ou auprès du NPA.