Publié le Samedi 12 septembre 2009 à 10h47.

Des militant-e-s du NPA en Palestine (Juillet 2009) 

Du dimanche 26 juillet au Jeudi 6 Aout, une dizaine de militants du NPA de la région parisienne se sont rendus en Palestine. Après la délégation conduite par Olivier Besancenot et Myriam Martin en Avril, ce fut l’occasion de constater de visu l’évolution de la situation sur place et de tisser des liens avec des organisations palestiniennes.

 

 

Retours sur quelques impressions : 

A Jérusalem... 

Lors de nos premiers jours à Jérusalem, nous avons pu constater ce qu’impliquait concrètement le vœu sioniste de faire de la ville « la capitale éternelle et indivisible d’Israël ». A Jérusalem Est1, le nombre de colons est aujourd'hui de 190 000 pour une population palestinienne de 250 000. S’inscrivant dans le projet de «Grand Jérusalem», ce processus de colonisation accélérée consiste à enclaver les quartiers palestiniens tout en procédant au plus grand nombre possible d’expulsions de palestiniens. Ainsi, début août, huit familles palestiniennes du quartier arabe de Sheikh Jarrat étaient expulsées grâce à des outils juridiques comme la loi des « présents-absents »2, venant ainsi rejoindre les 7 millions de réfugiés. L’objectif pour Israël est de réduire l’écart démographique entre population juive et population arabe, afin de rendre impossible tout partage de la ville. 

...comme dans toute la Cisjordanie.... 

Si la présence militaire israélienne est aujourd’hui moins visible dans les territoires occupés qu’il y a encore 2 ans, ce n'est pas tant le signe d’un apaisement que d’une répression des différentes formes de résistance par l’autorité palestinienne elle-même.  La colonisation en Cisjordanie, elle, s'accélère. De plus, le mur, déjà symbole de la mise en place d'un régime d’apartheid, constitue non seulement une entrave à la circulation pour les Palestiniens, mais aussi une violation du droit international. Illégal dans son principe,  ce mur l’est également par son tracé : sur la majorité de celui-ci,  des terres palestiniennes ont été annexées. 

...La colonisation avance ! 

En Cisjordanie, 500 000 colons (Jérusalem Est compris) occupent environ 40 % du territoire. De plus, un système de routes, reliant les colonies, permet aux colons de circuler sans encombre, tandis que les Palestiniens subissent les check points. Avec une continuité territoriale désormais inexistante, la séparation d'avec Gaza toujours bouclée, la perspective d’un Etat palestinien viable s'éloigne. 

Quelle perspective pour la gauche palestinienne ? 

Coincée par la polarisation de la vie politique entre Fatah et Hamas, la gauche palestinienne éprouve des difficultés à se remettre d'une décennie 90 marquée par des atermoiements et un manque de lisibilité stratégique. Le processus Tayyar (voir TEAN n°17), qui cherche à fédérer les partis de gauche est une dynamique intéressante. Il lui faudra néanmoins lever les réticences des jeunes militants rencontrés et favoriser  une construction « par le bas ».  

Dans ce contexte difficile, le mouvement de solidarité internationale a une responsabilité certaine. La campagne BDS, présentée par  Omar Barghouti lors de notre université d'été, a déjà remporté des succès importants. Le précédent sud-africain montre que le boycott, en affaiblissant Israël, peut être d’une aide décisive pour les Palestiniens. De retour en France, notre solidarité prendra racine dans la construction de cette campagne unitaire et populaire.

Romain (comité Paris 13eme)