Nous savions déjà que la fraude électorale se préparait, que le régime oligarchique néolibéral dominant était incapable de dégager un consensus.50 millions d’électeurs sont allés voter et la manipulation a commencé dès l'enregistrement des résultats qui donnaient plus de 18 millions de voix à Peña Nieto, 16 millions à Lopez Obrador, 12 millions à Josefina Vazquez Mota et 1 million à Quadri. L’immense majorité a voté contre le parti qui a gouverné pendant douze ans. Le PAN (Parti d’action nationale, de droite) perd presque tout au niveau fédéral. Mais il n’y a pas encore de résultats définitifs au niveau national. « Nettoyer » le scrutin ne sera pas chose facile, mais il faut le faire.Au Mexique, la participation politique et sociale est intense. Diverses luttes sociales continuent malgré des difficultés internes ou de définition stratégique. Les peuples résistent à la prétendue modernisation qui les écrasent. Les jeunes se lèvent, indignés par la victoire frauduleuse de Peña Nieto, et descendent dans la rue.Contre tout cela s’est dressé un fort mouvement social (Morena) et un jeune mouvement étudiant (Yosoy132) a émergé. Nous devons ajouter de nouvelles forces sociales à celles accumulées dans ce processus électoral, pour continuer à lutter contre la victoire frauduleuse de Peña Nieto, contre le néolibéralisme et contre un système capitaliste qui produit et reproduit inégalités, misère, exclusion, exploitation, aliénation et oppressions diverses. Et pour cela, on ne peut pas compter sur le PRD (Parti de la révolution démocratique), dont les dirigeants sont complices du système ni sur les autres partis institutionnels soi-disant de gauche.La campagne de Lopez Obrador s’est appuyée sur Morena et sur beaucoup d’organisations (parmi lesquelles le SME, syndicat des électriciens mexicains, joua un rôle important dans le centre du pays), parfois contre le PDR et les autres partis.C’est pourquoi les membres de l’aile gauche de Morena doivent réfléchir à la nécessité de construire une autre gauche politique, un parti anticapitaliste avec une perspective socialiste, pour continuer une lutte historique qui ne se limite pas à gagner des places politiques ou à la simple alternance, car il faut réaliser une transformation profonde et radicale au Mexique pour en faire une nation vraiment souveraine, libre, démocratique, égalitaire et sans exploitation. Nous devons continuer à lutter contre cette victoire imposée qui nous submerge de rage, d’indignation, de courage. Mais nous devons transformer cette colère en lutte politique. Et pour cela, nous avons besoin d’autres outils politiques. C’est une des discussions qu’il faut engager. Peut-être que les sourires de satisfaction du PRI ou des autres partis institutionnels dits de gauche vont encourager cette discussion parmi les Morenos, les encourager à agir. Car nous ne ferons plus de politique au service de ces partis et bureaucrates. Nous avons d’urgence besoin d’une organisation politique du peuple et des travailleurs (OPT), d’un parti révolutionnaire des travailleurs (PRT). Il faut rejoindre Morena pour former un autre PRD, qui a abandonné les luttes sociales pour des luttes pour les postes ! L’aile gauche de Morena doit tirer ses conclusions, et si elle veut continuer à être de gauche, s’organiser en tant que telle.