Dans son obsession d’offrir le secteur de l’éducation au privé, le Premier ministre Mitsotakis accentue et diversifie les attaques pour réduire dramatiquement le service public. La mobilisation en commémoration du massacre des étudiantEs de Polytechnique le 17 novembre 1973 est une échéance importante.
Sur fond de budget insuffisant, on constate partout le manque d’enseignantEs, de nombreux locaux non rénovés et dangereux : la semaine passée, un plafond est tombé sur des élèves en Eubée.
Des attaques de toute sorte
Depuis quelque temps, la propagande de la droite tente de cacher les vraies responsabilités en engageant une véritable campagne nationale de diffamation contre les enseignantEs, présentéEs comme paresseuSEs et ne s’intéressant pas aux élèves !
Cette campagne odieuse s’explique entre autres par le fait que la profession refuse depuis plusieurs années une procédure dite d’évaluation, qui vise à exclure les enseignantEs qui refuseraient de se transformer en petits soldats d’exécution.
À lier à ce projet de « déprofessionnalisation », le nouveau programme du lycée : des examens nationaux chaque année, avec apprentissage par cœur et cours supplémentaires le soir dans les petites boîtes de répétition privées et coûteuses…
Répression flagrante
La répression prend ces derniers temps une dimension rappelant à certainEs les périodes salement brunes du pays. Répression contre les syndicalistes enseignantEs (autour de 2 500 poursuites administratives !) et contre le syndicalisme étudiant.
Flicage des universités, avec certainEs présidentEs en pointe, comme celui de l’Université Polytechnique d’Athènes : caméras, interdiction d’affichages (un étudiant vient de prendre 14 mois de prison pour un slogan pro-palestinien sur un mur de la fac).
Et violences policières intenses contre les manifs de la jeunesse scolarisée, comme récemment où des parents d’élèves et leurs jeunes enfants ont été gazéEs devant le rectorat athénien, où ils protestaient contre la pratique courante des fusions de classes.
À Polytechnique encore, le président a appelé les flics pour évacuer une AG étudiante en soutien à la mobilisation contre la loi sur la journée de travail de 13 heures ! Résultat : 15 étudiantEs arrêtéEs, et l’arrêt de toute poursuite est une des principales revendications actuelles.
Et, symbole de cette politique à la Trump, se prépare le plan d’exclusion des « étudiantEs éternelEs », c’est-à-dire avant tout des étudiantEs travailleurEs qui ont souvent besoin d’années supplémentaires pour finir leurs études : 285 000 pourraient être victimes de cette mesure inouïe de sélection sociale, que refuse évidemment le mouvement étudiant.
Mobilisation contre la mise à mort du service public
Contre cette rage de mise à mort du service public et contre la sélection sociale, la bataille s’organise : après la mobilisation de l’EN réussie du 6 novembre dans une quarantaine de villes, la commémoration du massacre des étudiantEs de Polytechnique le 17 novembre 1973 est une étape importante. Déjà, sur place, la foule de tout âge au milieu des stands syndicaux et politiques est une réponse cinglante à Mitsotakis et à ses sbires !
A. Sartzekis