Lyes Touati, membre de la direction du Parti socialiste des travailleurs (PST), organisation sœur du NPA-A en Algérie, a été arrêté lundi 14 décembre et placé en détention préventive. La plus grande solidarité militante doit s’exprimer.
Lyes est victime depuis plusieurs années d’un harcèlement policier et judiciaire visant à mettre fin à ses activités militantes, qui sont nombreuses. Il est en effet reconnu pour sa participation à diverses mobilisations sociales, parmi lesquelles les actions de solidarité concrète lors de la crise du Covid, en particulier des achats et distributions de respirateurs artificiels, son implication dans le Hirak de 2019, le soutien à la mobilisation pour les libertés syndicales et contre les licenciements aux côtés des travailleurEs de Cevital, des actions écologistes pour la préservation de la bande boisée d’Aokas, ainsi qu’une grande mobilisation face aux magnats du foncier. Il a également participé à des actions antimilitaristes, à la solidarité avec le peuple sahraoui contre le colonialisme, et bien sûr à la solidarité avec le peuple palestinien.
Une accusation fantaisiste mais très dangereuse
C’est sur ce point que Lyes est attaqué dans la procédure actuelle. En effet, il a publié sur Facebook une photo de Rima Hassan en tenue traditionnelle kabyle, accompagnée d’un commentaire moqueur contre le MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie). Cette organisation est une organisation sécessionniste, raciste et pro-sioniste, dont les positions politiques sont combattues par le PST. Lyes est accusé, sur la base de ce post, d’appartenir au MAK, ce qui n’a strictement aucun sens. Le MAK étant interdit dans le cadre d’une qualification comme organisation terroriste, Lyes risque dix ans de prison.
Une campagne capitale pour le mouvement social algérien
Lyes a déjà été condamné à six mois de prison ferme pour avoir posté sur Facebook, dans le contexte d’un mouvement lycéen, la citation de La Boétie : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux, levons-nous. Soutien à tous les prisonnierEs d’opinion ». Il avait toutefois fait appel et n’avait pas été incarcéré.
Une campagne de solidarité avec Lyes est lancée, avec, dans un premier temps, une pétition internationale. Cette campagne est de la plus haute importance. En effet, l’attaque contre Lyes est caractéristique des attaques en cours, depuis le Hirak, contre des milliers d’AlgérienNEs, dont certainEs croupissent pendant des mois en détention préventive, parfois avant d’être finalement relâchéEs sans procès. Les manifestations et l’immense majorité des actions militantes sont interdites. Le PST est lui-même arbitrairement suspendu depuis 2022, ses activités publiques étant ainsi interdites.
Mener et gagner une campagne pour la libération de Lyes serait donc, au-delà de la libération de Lyes lui-même, une victoire capitale pour le mouvement social en Algérie, permettant aux classes populaires de s’exprimer à nouveau.
Les camarades du monde entier sont donc invitéEs à signer et faire signer la pétition pour la libération de Lyes et pour l’abandon des poursuites, mais aussi à la faire signer par leurs organisations : https ://liberte-lyes.org
Correspondant·e·s