Pour Tsipras, ce début d’année est décisif : s’il arrive à passer son plan parachevant la casse des retraites, c’est 70 % des exigences financières de la troïka-quartet qui seront accomplies, comme le ministre de l’Économie Tsakalatos veut en persuader ses collègues européens pour leur demander de ne pas exagérer leurs pressions. Pendant ce temps, le ministre du Travail Katrougalos doit rencontrer des dirigeants syndicaux européens (lesquels ?)... pour leur expliquer que le projet va dans le bon sens !
Or, ce plan ne change en rien des précédents : accentuation de la baisse des retraites (jusqu’à 25 %) et prolongation des années de travail, dans un pays où se poursuit la fuite des jeunes à l’étranger. C’est ce qu’ont bien compris les travailleurEs… mais aussi les partis protroïka, du Pasok à la droite, qui adoptent un discours aux accents Syriza de 2013-2014 : refus de voir baisser les pensions, ce que dénonce Tsipras, qui rêvait d’un vote quasi unanime de l’Assemblée !
Dans ce contexte confus, la seule perspective pour avancer est celle du combat décidé, indépendant et unitaire de la classe ouvrière, avec comme objectif que les mobilisations empêchent la venue du projet devant l’Assemblée. Certes, les confédérations, GSEE pour le privé et ADEDY pour le public, projettent des grèves (24 heures d’avertissement, puis 48 heures), une manifestation le 16. Certes, le courant syndical du KKE (PC), PAME, a organisé une manif réprimée par les MAT (CRS). Mais ce qui ferait avancer, c’est « une action commune et coordonnée de toutes les forces militantes pour qu’apparaissent des luttes résolues et victorieuses, au-delà des seules formes de protestation rituelles de la bureaucratie syndicale et du syndicalisme aux ordres des anciens et de l’actuel gouvernement » (dixit Antarsya).
Il est d’autant plus important de se préparer à des actions solidaires que l’acte suivant porterait sur le droit du travail.
D’Athènes, A. Sartzekis