Il y a un peu plus d'un an, l'arraisonnement de la première flottille de la liberté et l'assassinat de neuf militants ont connu un retentissement mondial, contraignant même les alliés habituels d'Israël à prendre leur distance. Face à cette politique de la terreur, dont les Palestiniens font les frais quotidiennement, le mouvement de solidarité ne pouvait s'arrêter là. Nous devions recommencer pour briser ce blocus qui depuis quatre ans emprisonne 1,5 million de Palestiniens. C'est ainsi que plus de 80 organisations, associations, syndicats partis politiques ont répondu présents en France. Cette large coalition a permis de mener une campagne populaire et offensive. De nombreux collectifs locaux se sont emparés de la campagne. Au-delà de Gaza, l'ensemble des initiatives, collectes, débats, apparitions publiques ont popularisé les revendications du peuple palestinien. Avant même de prendre la mer, cette première étape de la campagne était une victoire. Nous savions que notre parcours serait semé d'embuches et nous avons été servis. Car au-delà d'Israël, les États-Unis, l'ONU et l'Union européenne ont cherché à faire taire ce mouvement populaire. On connaissait Papandréou agent servile du FMI, on l'a vu sous-traitant du blocus de Gaza, étendu de facto à l'ensemble de la Méditerranée. Bien sûr, nous n'avons pas atteint les côtes de Gaza. Mais nous pouvons être fiers du parcours du Dignité Al Karama, petit bateau de la délégation française devenu représentant de la coalition internationale, arraisonné dans les eaux internationales et dont le périple a rappelé au monde entier la situation faites aux Palestiniens. De même la flottille aérienne a montré que l'ensemble du peuple palestinien est à la merci de l'État d'Israël. Nous avons pris un engagement en participant à cette campagne unitaire. Nous ne nous arrêterons pas en chemin. Par voie terrestre, maritime ou aérienne nous briserons l'isolement du peuple palestinien. Par les campagnes de solidarité internationale, nous isolerons l'État d'Israël. Sans rapport de forces, sans mobilisation populaire, il n'y a rien à attendre des États, et de leur duplicité, il n'y a rien à attendre de ceux qui comme le gouvernement Sarkozy se prononce pour la levée du Blocus tout en s'opposant à la Flottille et en criminalisant la campagne BDS. En partant des acquis de ces campagnes, de la flottille de la liberté aux flottilles aériennes, de la campagne contre Agrexco à toutes les missions menées en Cisjordanie, et bien entendu des victoires et du renforcement de la campagne BDS dans le monde, nous poursuivrons, dans l'unité la plus large possible et avec détermination notre combat de soutien aux droits du peuple palestinien. La force du mouvement de solidarité doit nous encourager dans cette période riche en bouleversements. Le souffle des révolutions arabes change la donne, y compris en Israël. Les différentes mobilisations démontrent que, par-delà les frontières, le combat pour les droits du peuple palestinien est un combat plus général pour le droit et la justice. Il n'y aura pas d'issue sans justice, il n'y aura pas de paix sans justice !Et il n'y aura pas de justice avec un État palestinien croupion, fait de bantoustans et sans souveraineté réelle. Pas de justice sans droit au retour de tous les réfugiés, sans la fin de la colonisation et de l'occupation, sans la fin du système d'apartheid. Il n'y aura pas de paix, sans que soit respecté le droit à l'autodétermination du peuple palestinien ! Le bras de fer est engagé. Tous et toutes ensemble, nous allons agir pour briser l'impunité d'Israël et répondre à la sollicitation de la société civile palestinienne, nous boycotterons les institutions israéliennes. Nous militerons pour que les entreprises n'investissent plus dans une économie qui sert l'apartheid.Tant que les Palestiniens n'obtiendront pas réparation, nous exigerons de nos propres États qu'ils sanctionnent Israël. Vive la Palestine, vive la lutte du peuple palestinien !
Julien Rivoire, Port-Leucate, le 29 août