La date du 3 juin capte l’attention des anticolonialistes voire des démocrates en général. Ce jour est censé être celui du jugement de ceux qu’on a pris l’habitude d’appeler « les 7 d’Oceanis », du nom d’une grande surface appartenant au béké le plus puissant de Martinique, Bernard Hayot. Les 7 faisaient partie des militant-e-s anti-chlordécone protestant contre l’impunité des grands planteurs békés ayant joué un rôle actif dans l’empoisonnement au chlordécone de la nature et des humains en Martinique et Guadeloupe.
Ces protestataires se rassemblaient chaque samedi devant les magasins du groupe B. Hayot, qu’ils demandent de boycotter. Arrêtés chez-eux et gardés à vue, les 7 sont mis en cause pour des échauffourées suite à un véritable guet-apens policier. Le 13 janvier, lors de la première évocation de cette affaire devant le tribunal de Fort-De-France, des heurts se sont produits, clairement imputées, là encore aux policiers.
En marge de cette affaire mais dans son sillage, vendredi 15 mai un des jeunes était devant le tribunal suite à une altercation avec des policiers dans un quartier, pendant laquelle le jeune fait état de brutalités à son encontre. Mais c’est lui comparaît ! Vendredi donc nouveaux heurts, témoignant du zèle intempestif de certains pandores.
Dans ce contexte, deux pétitions circulent appelant à l’abandon des poursuites contre les 7. L’une d’elle, baptisée Appel des 100 pour les 7 d’océeanis, vise un large public en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane et en France où elle est déjà soutenue par des Antillais de France. Elle a reçu très tôt le soutien d’Olivier Besancenot, mais également des responsables politiques, syndicaux, associatifs, féministes, écologistes, un député guyanais, des intellectuel-le-s et des artistes de renom.