C’est Amnesty International qui le dit dans un rapport publié la semaine dernière :
« Homicides, viols, torture, disparition forcée… Les témoignages des violences infligées aux réfugiés et migrants en Libye que nous avons recueillis sont insoutenables. Lors de l’annonce du nouveau pacte asile et immigration, le 23 septembre 2020, la Commission européenne a encore martelé que la coopération avec les pays tiers était une pierre angulaire de la politique européenne sur l’immigration. Or, l’Union européenne ne peut plus cautionner de tels agissements en continuant sa coopération avec la Libye. […]
Des atrocités bien connues de l’Union européenne (UE) qui continue pourtant de collaborer avec la Libye. L’UE fournit des vedettes rapides et forme les gardes-côtes libyens pour intercepter et ramener en Libye toutes les personnes qui tentent de fuir le pays. Depuis 2016, 60 000 femmes, hommes et enfants ont ainsi été capturés en mer et débarqués en Libye. […]
Cela fait des années que nous démontrons qu’après avoir débarqué en Libye, les personnes exilées se retrouvent systématiquement enfermées dans des centres de détention officiels. Aujourd’hui, nous constatons que des personnes sont aussi enfermées dans des lieux de détention non officiels, dont un centre, appelé la Manufacture de tabac en raison de son ancienne affectation, est placé sous le contrôle d’une milice. Nous ignorons ce que deviennent la plupart de ces personnes, ni si elles sont encore en vie. […]
Aucune aide supplémentaire ne doit être fournie matériellement ou financièrement à la Libye tant que les terribles violences infligées aux réfugiés et migrants continuent. Pour l’heure, toute personne secourue ou interceptée en mer Méditerranée ne doit pas être renvoyée en Libye. La Libye est aujourd’hui un enfer, et non un pays sûr. »