Publié le Jeudi 17 mars 2016 à 08h54.

Martinique : Contre la démolition du code du travail

Les stratèges gouvernementaux ont bien compris que les travailleurs du rang se mobilisent plus difficilement avant que les mesures scélérates ne produisent leurs effets. D’où l’accent mis sur les procédures (permettre des accords plus défavorables que la loi) plus que sur le fond, et leur empressement à régler l affaire en deux temps trois mouvements...

Sentant venir le coup, la CDMT (la deuxième centrale syndicale martiniquaise où des militantEs du Groupe révolution socialiste-GRS exercent des responsabilités) avait invité fin octobre 2015 Gérard Filoche pour plusieurs réunions publique en défense du code du travail. L’enjeu est d’autant plus important que la dégradation économique et sociale et la structure du tissu des entreprises fragilisent déjà le mouvement syndical, la principale force de contestation de l’exploitation capitaliste et de l’oppression coloniale.

Les députés martiniquais n’ont encore soufflé mot sur la question alors qu’ ils appartiennent tous à la gauche et au Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM). Idem pour la toute nouvelle Collectivité territoriale de Martinique (CTM), où règne depuis décembre le MIM dans une « alliance de gestion » (sic) avec un ancien (?) dirigeant de la droite sarkozyste...

Vers une initiative unitaire

Le jeudi 3 mars, une vingtaine de camarades de la CDMT se sont retrouvés par surprise devant les grilles bien gardées de la Préfecture coloniale avec un cercueil symbolisant l’enterrement programmé du code du travail. L’affaire a fait un certain bruit, et le lendemain, la CDMT profitait d’une rencontre officielle avec la CTM pour réclamer à celle-ci de faire connaître sa position sur le projet scélérat.

Le jeudi 10 mars, la CDMT a tenu un meeting de dénonciation de la répression antisyndicale et de la mise à mort du code du travail. Deux organisations syndicales de Guadeloupe invitées (UGTG et CGTG) y ont pris la parole, tandis que des organisations de Martinique (CGTM et USAM) délivrèrent des messages. La CDMT traita des deux sujets en décortiquant le mauvais coup gouvernemental, annonçant en même temps une initiative unitaire de mobilisation. La couverture médiatique de ce début d’action devrait faciliter les choses.

Correspondant