Samedi 26 mars, 250 000 personnes ont manifesté à Berlin, Hambourg, Cologne et Munich pour exiger la sortie immédiate du nucléaire. La catastrophe de Fukushima a redonné un élan sans précédent au mouvement antinucléaire allemand. Déjà en septembre 2010, des dizaines de milliers de manifestants avaient envahi les rues de Berlin pour dénoncer la décision du gouvernement Merkel de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires (voir Tout est à nous ! n° 68). Le refus massif du nucléaire a également joué dans le résultat des élections qui se déroulaient dans deux Länder du sud-ouest de l’Allemagne. Les deux tiers des électeurs qui se sont déplacés ont infligé un camouflet sévère à la coalition jaune (les libéraux) noire (les chrétiens démocrates) qui ont perdu la direction du Land du Bade-Wurtemberg, qu’ils détenaient depuis 58 ans. Pour la première fois en Allemagne, la présidence d’une région sera détenue par un député des Verts avec le soutien du SPD. Cette région, la plus riche d’Allemagne avec son tissu industriel très prospère, était depuis deux ans le théâtre d’un conflit opposant les décideurs politiques et économiques à la population de Stuttgart à propos de la construction d’une nouvelle gare. Ce conflit a certainement eu une influence sur la spectaculaire progression des Verts. Les autres grands partis institutionnels voient leur électorat s’effriter. La CDU de Merkel et son partenaire ultralibéral (le FDP) sont les grands perdants. Cela ne profite pas au SPD qui voit son score baisser énormément dans l’autre région où se déroulaient les élections. Il est à noter que Die Linke, traditionnellement faible dans ces régions, stagne.