Publié le Jeudi 10 mars 2011 à 20h47.

Mort d’Alberto Granado, « companero » de Che Guevara et médecin révolutionnaire

Alberto Granado, proche ami d’Ernesto « Che » Guevara, est mort samedi 5 mars à La Havane, à l’âge de 88 ans.

Alberto rencontre Ernesto Guevara lorsque celui-ci, adolescent asmathique, passe les tests pour intégrer une équipe de rugby locale, dont Alberto est le capitaine. Alberto est impressionné par la volonté et l’obstination de celui qu’on ne surnomme pas encore le Che, mais qu’Alberto affuble du surnom de « Fuser », contraction de « Furibundo » et « Serna », du nom de la mère du Che.

Une amitié solide née alors, qui ne faiblira jamais.

En 1952, Alberto Granado, jeune médecin, part à moto pendant 7 mois avec le Che, étudiant en médecine, à travers ce continent proche et à la fois mystérieux qu’est l’Amérique latine. C’est ce périple initiatique, porté à l’écran par Walter Salles, « Carnets de voyage » qui a fait connaître Alberto Granado au grand public français.

Granado ne rentre pas avec le Che en Argentine mais reste au Venezuela.

Spécialiste de la lèpre, il s’établit à Cuba en 1961, où il retrouve son ami, le commandant Che Guevara. Il y formera des générations de professionnels de santé, qui parcourront ensuite le monde, et notamment l’Afrique et l’Amérique latine, comme la propre fille du Che, Célia, au Nicaragua, afin d’apporter leur savoir faire aux plus démunis et aux plus opprimés.

Alberto Granado était entré en politique à l’occasion de grèves étudiantes dans les années 50, au cours desquelles Ernesto lui apportait à manger en prison avec Tomas, le jeune frère d’Alberto. Granado, surnommé par le Che « Mial » (mi Alberto) ou « El Petiso » (du fait de sa petite taille), est toujours resté fidèle à ses engagements communistes et internationalistes.

Avec lui c’est un révolutionnaire latino-américain qui s’éteint, mais comme aurait dit le Che, paraphrasant José Marti, « c’est l’heure des brasiers, et il ne faut voir que la lumière ». Les révolutions en cours dans d’autres parties du monde en sont la preuve, et le combat d’Alberto Granado continue. Hasta la victoria siempre !

Hélène