Publié le Lundi 26 janvier 2009 à 22h28.

Ouverture du FSM !

Ca y est ! Tout est en place pour le 8ème Forum Social Mondial qui se tient à Belem (Brésil) du 27 janvier au 1er février.

Plus de 100.000 personnes sont attendues. 150 pays représentés. 4000 organisations, associations, syndicats, partis participeront aux activités. 2000 conférences et ateliers de débats vont rythmer la semaine…après une grande marche organisée ce mardi 27 janvier. Le 28 janvier aura lieu le jour de la “Pan Amazonie”.

Cette année, non seulement le Forum revient au Brésil, sa terre natale mais il a choisi l’Amazonie pour cadre historique, politique, social, culturel de ses travaux.

A travers l’Amazonie, le Forum social met au centre la crise de civilisation que connait le système capitaliste comme toute la planète. Il souligne la combinaison de la crise économique et de la crise écologique. Il met en accusation les multinationales qui détruisent la forêt amazonienne et dénonce  à sa façon  les responsabilités du gouvernement Lula dans sa politique  de déforestation, d’agro-commerce, de bio-carburants.

Une des caractéristiques les plus impressionnantes de ce Forum sera la mobilisation des associations et organisations indigènes d’Amerique latine -plus de 3000 indiens- qui se dressent contre les plans de restructuration  et de privatisation néo-liberaux, au nom de la défense de leur terre et du  “bien vivre”, la recherche d’harmonie entre leurs besoins sociaux et la nature.

En fait, ce Forum a une signification particulière : c’est le 1er forum après crise. Il traite de la crise dans toutes ses dimensions, économique, sociale, alimentaire, écologique, climatique. Pour les dizaines de milliers de participants, il a lieu après une défaite majeure politique et idéologique du néolibalisme. La cohérence des idées néo-libérales  a explosé avec la crise. Non seulement elles ont confirmé leur caractère destructif, cela nous le savions, mais avec la crise, tous les pouvoirs en place connaissent une crise  énorme de légitimité.  Il se situe aussi a un moment géo-politique particulier avec l’arrivée au pouvoir d’Obama et le sentiment d’un affaiblissement de l’”empire”, mais aussi beaucoup d’illusions.

La solidarité avec la lutte du peuple palestinien est aussi un des objectifs en discussion.

Tous ces facteurs concourent  à redonner un nouvel élan au mouvement altermondialiste. Il avait connu des bas ces dernières années. Il peut aujourd’hui rebondir, s’il donne des perspectives de résistance et de transformation radicale du système. Et c’est là que rejaillissent  une série de débats.

La crise pousse aux clarifications. Il est décisif de poursuivre tous les processus liés aux forums sociaux, leur caractere pluraliste, unitaire marquant la formidable alliance sociale , ‘humaine’ qui se dresse contre les attaques néoliberales. Mais en même temps, il faut aller au delà de ce mouvement. Avec la crise globale du système capitaliste, l’antilibéralisme se confond avec l’anticapitalisme.. Il faut non seulement des plans de de résistance sociale mais aussi s’attaquer aux fondements même du système : la recherche du tout profit, la répartition inégalitaire des richesses, la propriété capitaliste, la question de l’appropriation sociale et publique des ”biens communs”, les nationalisations des système bancaires sous contrôle des travailleurs. Les propositions  de toute une aile du mouvement alter mondialiste se limitant à un autre fonctionnement du capitalisme avec plus de ”régulations” publiques, à des propositions visant à de nouvelles coopérations Nord/Sud qui ne remettent pas en cause les lois du marché capitaliste mondial ou à des propositions sociales ou éthiques qui accompagnent un “nouveau capitalisme vert” ne sont pas à la hauteur des enjeux de cette crise..

 C’est aussi dans ce sens, et dans le sillon de ces forums,  que  le NPA, avec le PSOL (parti anticapitaliste brésilien d’Heloisa Helena), a pris l’initiative d’une conférence de la gauche anticapitaliste internationale à Belém, pour avancer dans les relations des organisations et courants anti capitalistes dans le monde.

François Sabado