Publié le Mardi 6 juillet 2010 à 14h21.

Philippines...

 

Le nouveau président des Philippines vient de prêter serment, le 30 juin 2010, à la suite des élections générales du 10 mai dernier. Benigno «Noynoy» Aquino, 50 ans, appartient à l’une des «grandes familles politiques» du pays. Ayant centré sa campagne contre la corruption, il a bénéficié de l’aura de ses parents: son père a été assassiné en 1983 sous la dictature de Ferdinand Marcos; sa mère est devenue la première présidente de la République après la chute du dictateur en 1986. Il succède à Gloria Arroyo, au pouvoir depuis 9 ans et réputée pour ses malversations électorales.

Les forces de gauche se sont divisées sur la question de la présidentielle. La majorité d’entre elles a soutenu Noynoy Aquino contre les autres candidats, jugeant qu’il portait seul les espoirs d’un changement démocratique dans un pays rongé par la corruption des élites. En revanche, le Parti communiste des Philippines (PCP, maoïste) et ses fronts politico-électoraux ont soutenu l’homme d’affaires «Manny» Villar… de concert avec un fils du dictateur Marcos.

La victoire d’Aquino exprime bien un rejet de la corruption et une aspiration démocratique mais il appartient lui-même à l’élite possédante, au monde des grands propriétaires fonciers. Ainsi, le Parti révolutionnaire des travailleurs (Mindanao) (RPM-M) et d’autres organisations de la gauche radicale mettent en garde contre de possibles illusions: les véritables mesures démocratiques ne viendront pas de la présidence mais devront être imposées par les luttes populaires.