Lors des manifestations contre le sommet de l’Otan à Strasbourg en avril 2010, Jan, un militant allemand, avait été arrêté puis condamné en comparution immédiate à six mois de prison fermes pour port d’arme (un tube de 41 cm de long) et participation à un attroupement. Après trois mois passés en prison, il avait été acquitté en appel. L’État a obtenu la cassation de cet appel, et donc un nouveau procès s’est tenu devant la cour d’appel de Nancy ce 9 mars 2011. L’avocat général a repris les accusations ridicules de port d’arme et d’appartenance à la « mouvance black block », et a réclamé à nouveau de la prison ferme et trois ans d’interdiction du territoire français. L’avocate du militant allemand a réfuté ces accusations, en montrant d’une part que « l’arme » en question n’avait été produite au cours d’aucun des trois procès, et d’autre part en rejetant l’amalgame fait trop systématiquement entre les milliers de manifestants anti-Otan et quelques « casseurs » que la justice est bien en peine d’identifier. Elle a réclamé la relaxe de son client, en dénonçant par ailleurs la sanction requise comme totalement disproportionnée par rapport aux faits. Décision du tribunal le 13 avril prochain.Ce jeune n’a blessé personne, n’a rien dégradé et il se voit infliger une lourde peine, alors que notre camarade Catherine S. du NPA de Metz a été blessée à la suite d’une charge des forces de l’ordre, ce qui lui a occasionné une ITT de quinze jours et cinq semaines d’arrêt sans compter les douleurs qui n’ont pas cessé à ce jour. Sa plainte n’a pas été instruite, le procureur de Strasbourg l’a rejetée. L’État français souhaite par ces inculpations et ces condamnations (il y en a eu d’autres) sanctionner et criminaliser les mouvements pacifistes et antimilitaristes. La présence au procès de Jan de nombreuses et nombreux militantEs d’Allemagne et de France démontre que la solidarité transfrontalière est plus que jamais présente et le sera à l’avenir.CorrespondantEs Nancy