Pendant quatre mois, une crise politique aiguë a agité le Venezuela. Celle-ci s’inscrit dans le contexte d’un effondrement économique qui frappe le pays depuis 2014. Les classes populaires vénézuéliennes paient un lourd tribut et subissent des violences de toutes formes.
Le processus bolivarien a suscité de grandes espérances dans la gauche radicale, il est aujourd’hui dans une situation critique. Entre avril et juillet, le pays a connu des affrontements violents. La polarisation politique entre les soutiens du gouvernement et les opposants atteint des niveaux très élevés alors que la majorité de la population, confrontée à une précarité croissante, ne se reconnaît dans aucun des deux camps. La chute des cours du pétrole et l’effondrement de la monnaie provoquent des difficultés économiques majeures pour les classes populaires vénézuéliennes : une inflation galopante et des pénuries massives notamment de produits de première nécessité.
Des violences politiques de tous bords
Entre avril et juillet, le Venezuela a été le théâtre de manifestations de l’opposition suivies d’affrontements violents à l’origine de la mort de 124 personnes et de plusieurs milliers de blessés. Un rapport de l’ONU, jugé partial par le gouvernement, fait état d’une répression brutale de la part des partisans du gouvernement, rendant responsables les forces de l’ordre de 46 morts et les groupes armés pro-gouvernementaux du décès de 27 personnes. L’opposition serait quant à elle comptable de la mort de 28 personnes (15 par accidents liés aux barricades, 8 membres des forces de l’ordre assassinés et 5 militants chavistes lynchés).1
Durant ces quatre mois, l’opposition a réuni des manifestations de plusieurs centaines de milliers de personnes. Certains ont eu des pratiques violentes, des guarimberos, jeunes pour la plupart, qui s’affrontent avec les forces de l’ordre, s’autoproclamant Resistencia. On distingue parmi ces actions violentes opposées au gouvernement des actes marqués par un esprit de revanche sociale envers de simples militants chavistes, avec une certaine bienveillance des dirigeants de l’opposition conservatrice. Dans un tel contexte, des velléités insurrectionnelles plus précises se manifestent ; comme l’attaque à la grenade du Tribunal suprême de justice (TSJ) et du ministère de l’Intérieur par un militaire ayant volé un hélicoptère de la police, ou l’assaut de la base militaire de Naguanagua par une vingtaine d’hommes prétendant réaliser « une action civique et militaire ».
Du côté du gouvernement, on remarque également des collectifs armés, des colectivos, très hétérogènes.2 Il existe des groupes anciens, vestiges de la guérilla des années 1960, maintenant une certaine autonomie à l’égard du gouvernement, développant un véritable travail social et assurant la sécurité de leur quartier contre la délinquance. D’autres, en revanche, ont une date de création beaucoup plus récente, servent de « troupes de choc » au gouvernement, menacent ceux qui ne soutiennent pas Nicolás Maduro de suspension des programmes sociaux et empêchent parfois physiquement des manifestations pacifiques de se tenir. Certains ont attaqué l’Assemblée nationale, séquestrant les députés et les salariés sur place durant neuf heures avec une relative complaisance du gouvernement. De leur côté, l’armée et la police maintiennent un ordre de plus en plus répressif. L’état d’exception et d’urgence économique en vigueur depuis un an et demi limite le droit à protester ; dans le cadre du Plan Zamora, les manifestants arrêtés sont déférés devant les tribunaux militaires.
Une Assemblée Constituante controversée
Le point de départ de ces mobilisations a été, le 30 mars dernier, la décision du TSJ (acquis à Maduro) de déposséder l’Assemblée nationale (aux mains de l’opposition) de ses prérogatives et de lever l’immunité des parlementaires. Les autorités vénézuéliennes ont fait marche arrière sur cette initiative mais depuis que l’opposition a remporté les élections législatives en décembre 2015, les décisions de l’Assemblée nationale sont invalidées au motif de suspicions de fraudes pour l’élection des trois députés d’Amazonas. L’opposition voulait convoquer un référendum révocatoire, prévu par la Constitution de 1999, contre Maduro. Sa mise en œuvre a été systématiquement retardée puis de fait suspendue par les instances électorales, favorables à Maduro.
Face à cette crise, Nicolás Maduro a convoqué le 1er mai une Assemblée nationale constituante élue le 30 juillet. Celle-ci est composée de 545 constituants, dont un tiers élu par secteurs et les deux autres tiers au suffrage universel par municipalité, avec une très forte surreprésentation des zones rurales où le chavisme résiste davantage. Dans le premier collège, il a été constaté que cinq millions de Vénézuéliens ne bénéficiaient pas du vote sectoriel.3 L’opposition boycottant le scrutin, le seul enjeu résidait dans l’ampleur de la participation.
Les instances officielles ont annoncé près de 8,1 millions d’électeurs soit « le plus grand vote de la Révolution » selon les mots de Maduro. En l’absence d’observateurs d’opposition, il est difficile de vérifier ces données. Il est toutefois assez peu vraisemblable qu’un gouvernement ayant autour de 20 % d’opinions favorables ait mobilisé davantage qu’Hugo Chávez au maximum de sa popularité. Ce scrutin doit être compris dans le contexte d’une polarisation politique extrêmement forte. Nicolás Maduro en personne a menacé les travailleurs du secteur public et les bénéficiaires de programmes sociaux de représailles en cas d’abstention.4 Dans plusieurs quartiers, des opposants intimidaient les électeurs pour qu’ils n’aillent pas voter, obligeant le gouvernement à concentrer les bureaux dans des zones sous son contrôle. Les candidats critiques du gouvernement implantés dans un secteur pouvaient être déclarés, par les instances électorales, candidats dans un autre secteur où leur notoriété était plus faible, selon Stalin Pérez, pourtant favorable à l’ANC.5
Les protestations ont atteint les élites chavistes. La procureure générale, Luisa Ortega, désignée par les chavistes, critique à juste titre le décret du TSJ qui a mis le feu aux poudres, l’ampleur de la répression ou la convocation d’une Assemblée constituante sans référendum préalable comme l’avait fait Hugo Chávez. Accusée d’être l’auteure intellectuelle des violences du printemps, ses comptes ont été gelés et elle est interdite de sortie du territoire. Sa destitution fut la première décision de l’ANC. Dans un tel contexte de polarisation, où il est difficile de demeurer indépendant du chavisme et de l’opposition, elle s’est exilée, désormais protégée par les gouvernements conservateurs de la région.
Comment intervenir dans une telle crise politique ?
La MUD n’est pas une perspective politique progressiste. Elle est toujours dirigée par des néolibéraux qui n’ont jamais accepté la présence au pouvoir d’un dirigeant aux origines modestes soutenu par les classes populaires, Hugo Chávez puis Nicolás Maduro. Depuis près de deux décennies, sa base sociale demeure davantage centrée sur les classes possédantes, même si, ces dernières années, les classes populaires urbaines se détournent de manière croissante du chavisme. Au niveau des libertés publiques, rien ne permet d’établir qu’elle serait moins autoritaire. Lors du coup d’Etat avorté d’avril 2002, les opposants avaient immédiatement destitué toutes les autorités et exercé une répression sur la population. En février 1989, l’application orthodoxe d’un plan d’ajustement du FMI avait déclenché une révolte réprimée au prix d’un millier de morts.
La dérive autoritaire du gouvernement Maduro ne touche pas seulement les élites politiques opposantes. Dans l’entreprise sidérurgique, SIDOR, ou dans l’entreprise publique pétrolière, PDVSA, les élections syndicales sont reportées sine die. Dans ces deux firmes stratégiques, les protestations sont anciennes6 mais l’ajournement des élections trahit la crainte du gouvernement de voir des opposants, souvent de gauche, l’emporter. Des « organisations de libération du peuple », chargé de rétablir la sécurité dans les quartiers populaires, sont accusées de plusieurs dizaines d’assassinats par les organismes de défense des droits de l’homme.
La gauche est divisée à l’égard de ces initiatives. D’un côté, le Partido Communista de Venezuela ou Luchas ont participé à l’ANC qui, selon eux, pourrait être l’opportunité de bloquer l’offensive de la droite et d’approfondir le processus de changement. D’un autre côté, des groupes se mobilisent dans la rue et dénoncent un gouvernement autoritaire ayant impulsé l’Assemblée constituante pour se maintenir au pouvoir coûte que coûte en dépit d’une impopularité croissante. Par exemple, le Partido Socialismo y Libertad adopte le slogan « Dehors Maduro » et participe aux actions politiques de l’opposition. En revanche, Marea Socialista et la Liga de Trabajadores por el Socialismo maintiennent une indépendance à l’égard des deux camps, essayant avec difficultés d’incarner une voie alternative pour les classes populaires vénézuéliennes.
Des élections régionales se sont déroulées le 15 octobre et ont vu la victoire du gouvernement dans 18 Etats sur 23, principalement par la démobilisation de l’opposition.7 Toutefois, la crise politique n’est pas terminée pour deux raisons : la polarisation demeure forte dans le pays et la situation économique est critique.
L’effondrement d’un modèle économique rentier
Que Nicolás Maduro se maintienne au pouvoir ou s’en aille, qu’un gouvernement d’union nationale soit mis en place ou non, la situation économique des classes populaires vénézuéliennes demeurera préoccupante. Le gouvernement explique qu’il s’agit d’une « guerre économique » ourdie par les anciennes élites en quête de revanche. L’exécutif accuse également ceux qui revendent les produits subventionnés de l’autre côté de la frontière, appelés bachaqueros. Ce terme réunit des réalités très différentes, de la famille qui essaie de trouver des solutions individuelles de survie jusqu’au malfaiteur à la tête d’une juteuse affaire générant des dizaines de milliers de dollars de bénéfices. Pour éviter ce détournement des produits subventionnés, le gouvernement a décidé la création de Comités locaux d’approvisionnement et de production (CLAP) qui amènent directement les produits aux bénéficiaires. Cette mise en place individualisée est accusée de représenter une dérive clientéliste dans l’attribution des programmes sociaux.
A partir de la découverte de l’or noir, il y a près d’un siècle, les investissements ont délaissé l’agriculture pour l’extraction de pétrole.8 Depuis cette date, l’économie du pays est rentière, dépendante du pétrole qui représente plus de 95 % des exportations du pays, les premières réserves mondiales prouvées. Si Hugo Chávez a redistribué une partie des richesses aux plus modestes, il n’a pas diversifié les sources de revenus. Prisonnière de cet extractivisme, l’économie vénézuélienne subit de plein fouet la chute des cours du pétrole depuis l’été 2014.
La fuite en avant extractiviste
Dans une fuite en avant désespérée, début 2016, le gouvernement Maduro a publié le décret dit de « l’Arc minier de l’Orénoque », visant à confier 112 000 km2 soit 12 % du territoire national à des dizaines de multinationales étrangères (chinoises, russes mais aussi occidentales comme la Gold Reserve canadienne) pour l’exploitation d’or, de diamants, de fer, de coltan, de bauxite et autres minéraux.9
Ce projet contredit l’affirmation de souveraineté nationale sur les sous-sols, proclamée dans la Constitution promulguée au moment de l’accession d’Hugo Chávez au pouvoir. L’Arc minier de l’Orénoque doit son existence légale à son statut de Zone économique de développement national, déclinaison vénézuélienne de la Zone économique spéciale chinoise, dérogeant à l’impôt, au droit du travail… Ce projet est nocif pour les salariés mais aussi pour les dizaines de communautés indigènes qui vivent sur ces terres depuis des siècles.
Derrière ce projet, on constate le maintien du paradigme extractiviste dans les perspectives du gouvernement, paradigme à l’origine de la crise économique actuelle, accentuant la dépendance au pétrole, négligeant la diversification des sources de revenus, enfermant l’humanité dans une logique de court-terme. Si l’opposition néolibérale critique radicalement le projet d’Assemblée constituante, elle ne mobilise pas contre l’Arc minier de l’Orénoque, partageant au fond le projet de dépossession des terres des indigènes, d’exploitation des travailleurs et de prédation de l’environnement, avec le gouvernement Maduro.
Le détournement du taux de change
Un autre phénomène concourt à cette crise économique, l’effondrement de la monnaie. Depuis près de quinze ans, les grandes entreprises détournent le contrôle des changes, avec la complicité de hauts-fonctionnaires gouvernementaux, par des surfacturations d’importations ou des demandes de dollars subventionnés pour des importations non réalisées. Des économistes font état d’une fuite de plusieurs centaines de milliards par ce biais.10
Aujourd’hui, la différence entre les taux de change officiel et officieux est de 1 à plus de 3 000. Cet écart limite les importations, y compris de produits de première nécessité. Depuis plus d’un an, les Vénézuéliens sont confrontés à des pénuries de nourriture et de médicaments. Le taux d’inflation connaît une spirale ascendante. Selon le FMI, il était de 69 % en 2014, 181 % en 2015, 255 % en 2016. Il est prévu à 1134 % en 2017 et 2530 % en 2018. Les salaires sont très loin de suivre une telle évolution. Le « salaire intégral », regroupant le salaire minimum et des tickets-restaurants qui en représentent la majorité, ne représentent que 24,5 % des dépenses alimentaires mensuelles d’un foyer et 18,7 % des dépenses de base (en incluant la santé, le logement, etc.).
Face à la « fin de cycle » des gouvernements progressistes
Le gouvernement Maduro est non seulement affaibli par une crise politique et économique, mais aussi par l’arrivée au pouvoir de coalitions conservatrices dans les autres pays latino-américains. Durant une quinzaine d’années, des gouvernements progressistes ont été élus grâce au soutien actif des mouvements sociaux et en bénéficiant des cours élevés des matières premières. Alors qu’Hugo Chávez avait bénéficié du soutien de ses homologues continentaux lors des conjonctures critiques, le coup d’État avorté d’avril 2002 ou le blocage de l’économie entre décembre 2002 et février 2003, un retournement de conjoncture s’est opéré depuis l’automne 2015 en Amérique du Sud.
L’élection de présidents libéraux en Argentine et au Pérou, le coup d’Etat institutionnel au Brésil ont constitué autant de mauvaises nouvelles pour Nicolás Maduro. Ces pays qui ont récemment basculé à droite mettent la pression sur le gouvernement Maduro pour qu’il accepte les revendications de l’opposition. Le Venezuela a été suspendu de l’organisation régionale de libre-échange, le Mercosur, pour « rupture de l’ordre démocratique », un motif qui n’avait paradoxalement pas été invoqué contre le Brésil lors du coup d’Etat institutionnel du printemps 2016, témoignant du caractère politique de la labellisation « démocratique » comme outil de légitimation ou de délégitimation.
L’institutionnalisation du processus bolivarien
La conjoncture vénézuélienne est très différente de la période 2002-2004, quand l’opposition menait également une stratégie insurrectionnelle pour renverser le gouvernement, celui d’Hugo Chávez. Dans la première moitié des années 2000, le patronat est un acteur majeur de la coalition putschiste. Le président éphémère issu du coup d’État d’avril 2002 est le dirigeant de la principale fédération patronale, Fedecámaras. Le gouvernement Chávez n’a pas un contrôle total des forces de l’ordre et des institutions judiciaires, mais utilise sa forte popularité auprès des classes populaires pour la mise en échec des tentatives de renversement.
Plus d’une décennie plus tard, le gouvernement se concerte désormais régulièrement avec le patronat dans le cadre du Conseil national de l’économie productive, qui s’est réuni à 48 reprises durant l’année 2016. Nicolás Maduro utilise désormais sa tutelle des institutions judiciaires et des forces de l’ordre pour tenter de contenir le mécontentement croissant à son égard des classes populaires.
Une pression permanente de l’impérialisme étasunien
S’il est une continuité durant l’ensemble de la période, c’est l’affrontement diplomatique entre le gouvernement chaviste et la puissance impérialiste de la région, les Etats-Unis. L’oncle Sam, alors dirigé par George W. Bush, a été l’un des deux Etats au monde (avec l’Espagne de José María Aznar) à avoir reconnu l’éphémère gouvernement putschiste d’avril 2002. En mars 2015, Barack Obama a pris, par décret, des mesures contre des dirigeants vénézuéliens, jugeant que « l’érosion des garanties de respect des droits de l’homme au Venezuela (…) constitue une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité des Etats-Unis ».
L’arrivée au pouvoir à Washington d’un président aussi imprévisible que Donald Trump pouvait laisser présager une évolution, au vu de la révélation par la presse du financement de son investiture à hauteur d’un demi-million de dollars par le gouvernement vénézuélien via Citgo, filiale étasunienne de PDVSA.11 Les sanctions de la Maison-Blanche en termes de gels des avoirs, touchant une vingtaine de dirigeants dont Maduro, s’inscrivent dans la lignée de la décennie et demie d’ingérences. Dans sa fuite en avant belliciste, Trump a même menacé le Venezuela de l’option militaire, ce qui n’a pas été accompagné d’exercices militaires et semble, pour l’heure, demeurer une simple outrance de plus du président étasunien.
Au niveau économique, les relations entre les Etats-Unis et le Venezuela ont longtemps été marquées par un certain pragmatisme économique. Plus de dix-huit ans après l’accession au pouvoir d’Hugo Chávez, les Etats-Unis restent le premier client et le premier fournisseur du Venezuela. Réciproquement, la nation sud-américaine est le troisième fournisseur de pétrole de la puissance nord-américaine, géographiquement proche et pour laquelle une suspension de ces flux entraînerait une hausse du prix de l’essence.
Jusqu’à présent, les affrontements diplomatiques ont eu des conséquences commerciales limitées. Le total des exportations et des importations avec les Etats-Unis s’est réduit de dix points entre la première et la deuxième moitié de la présidence Chávez, alors que les échanges avec le Brésil, et plus encore la Chine, ont augmenté dans une proportion similaire. L’administration Trump a toutefois promulgué un décret qui prévoit l’interdiction d’acheter de nouvelles obligations émises par le Venezuela ou PDVSA. Cette décision risque d’être lourde de conséquences dans un pays déjà en crise et pourrait précipiter un défaut de paiement. La MUD (coalition de l’opposition de droite vénézuélienne) s’est félicitée de ces mesures, dévoilant encore davantage sa nature réactionnaire.
Reconstruire une perspective anticapitaliste
Les classes populaires vénézuéliennes vivent actuellement une situation particulièrement tragique pour des raisons multiples, une crise à la fois politique et économique. Le gouvernement, incapable de mettre fin aux pénuries, continue de payer rubis sur ongle une dette externe croissante qui sera de plus en plus difficile à payer avec les sanctions étasuniennes. Si la tendance des derniers mois se poursuit, la mise en place d’un régime autoritaire avec une forte influence de l’armée ne peut être exclue.
L’opposition de la MUD ne représente en rien une perspective progressiste. Ni son orientation néolibérale, ni son appel aux forces armées ne sont susceptibles d’améliorer le quotidien des classes populaires vénézuéliennes. Avec un idéal socialiste identifié à tort au gouvernement Maduro, les forces de gauche ont désormais des marges de manœuvre réduites. Dans ces conditions difficiles, nous devons affirmer notre solidarité envers toutes celles et tous ceux qui dans le pays continuent de lutter une perspective de redistribution des richesses par l’auto-organisation de la population.
Pedro Huarcaya
- 1. Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights (OHCHR), « Human rights violations and abuses in the context of protests in the Bolivarian Republic of Venezuela from 1 April to 31 July 2017 », Genève, août 2017.
- 2. Voir l’interview d’Alejandro Velasco par Pablo Stefanoni, « Pourquoi les secteurs populaires ne descendent-ils pas des collines ? », revue l’Anticapitaliste n° 90 de septembre 2017.
- 3. Edgardo Lander, « La asamblea constituyente madurista », Brecha, le 4 août 2017.
- 4. « Maduro ordena revisar votos de trabajadores de la Administración Pública y beneficiarios de programas sociales », aporrea.org, le 18 juillet 2017.
- 5. « Stalin Pérez Borges : "La ANC debe crear condiciones para un nuevo Estado verdaderamente democrático y participativo" », aporrea.org, le 4 août 2017.
- 6. Thomas Posado, « L’Etat régional du Bolívar au Venezuela. Reflet du désalignement entre le gouvernement chaviste et le mouvement ouvrier », Mouvements, n°76, 2013, pp.105-116.
- 7. Sur ces élections, voir les analyses de Pablo Stefanoni, Fernando Molina et Marc Saint-Upéry, https ://alencontre.org/ameriques/amelat/venezuela/venezuela-elections-du-15-octobre-ni-le-gouvernement-ni-lopposition-ne-sattendaient-a-ce-resultat.html, ainsi que de Patrick Guillaudat, https ://npa2009.org/actualite/international/elections-regionales-au-venezuela-une-victoire-en-trompe-loeil-pour-maduro
- 8. Fernando Coronil, « El Estado mágico. Naturaleza, dinero y modernidad en Venezuela », Caracas, Ed. Nueva Sociedad, 2002, p.99.
- 9. Emiliano Teran, « Orinoco al extremo : la Faja Petrolífera y el Arco Minero, extractivismos de alto riesgo », in « Extremas. Nuevas fronteras del extractivismo energético en Latinoamérica » (sous la coordination de Hernán Scandizzo), Oilwatch Latinoamérica, 2017, pp.74-81.
- 10. « Sinfonía de un Desfalco a la Nación : Tocata y fuga... de Capitales », aporrea.org, 8 septembre 2014.
- 11. « El Gobierno de Caracas donó medio millón de dólares para la investidura de Trump », El País, 20 avril 2017.