Publié le Mardi 14 avril 2009 à 16h48.

Les cheminots du « mouvement » à Paris rive gauche en grève

Depuis le 31 mars, les cheminots du mouvement du technicentre de Paris rive gauche, chargés de la manœuvre des rames banlieue, locomotives, TER et des voitures voyageurs sont en grève. Ils se battent pour l'amélioration de leurs conditions de travail et leurs salaires.

Depuis le 31 mars, les cheminots du mouvement du technicentre de Paris rive gauche, chargés de la manœuvre des rames banlieue, locomotives, TER et des voitures voyageurs sont en grève. Ils se battent pour l'amélioration de leurs conditions de travail et leurs salaires.

Leur travail est difficile : beaucoup de marche à pied pour les attelages et le sablage des machines, par tous les temps et le plus souvent en horaires décalés (3x8, 2x8), dimanches et fêtes compris, avec des effectifs réduits au minimum. Ils se battent aussi pour leurs salaires. Les plus jeunes ne perçoivent qu'un Smic qui ne peut être amélioré que par des primes. Mais c'est aussi une grève pour défendre leur dignité contre le mépris et l'arrogance de leurs dirigeants.

La grève a démarré sur le site de Montrouge (Hauts-de-Seine) avec 100 % de grévistes. Malgré les tentatives de la direction pour les chasser de leur lieu de travail (avec envoi d'huissiers) et pour briser la grève en faisant faire le travail par des cadres, ils ont réussi à s'imposer. Ils ont mis sur pied, en AG, leur cahier revendicatif : embauches supplémentaires, revalorisation de certains postes, augmentation de 30 % de la prime de réserve, octroi d'outils de travail en bon état, etc. Ils ont été à la rencontre des cheminots du mouvement sur l'ensemble du Technicentre.

A Ivry, des revendications similaires ont été aussitôt portées à la direction qui les a rejetées avec mépris. Le site s'est alors à son tour mis en grève à 100 %. Le lendemain, ils sont allés à Trappes qui a rejoint le mouvement, suivi, le 6 avril, par les sites de Masséna-Tolbiac et des Ardoines.

Mardi 7 avril, les cinq sites logistiques du technicentre étaient en grève, ce qui concerne 100 à150 cheminots. Les grévistes ont popularisé leur grève auprès des autres cheminots (conducteurs, contrôleurs d'escale etc.) en expliquant que leurs revendications étaient communes. Cette démarche a reçu un chaleureux accueil (la caisse de grève qui circule a collecté déjà 700 euros). A Ivry, en solidarité, l'atelier s'est mis en grève le 10 avril.

Cette grève s'est construite, pas à pas, collectivement et démocratiquement avec une AG quotidienne (à plus de 50) pour décider de tout et notamment de la reconduite de la grève. Un comité de grève de quinze personnes a été élu un comité avec des représentants de chaque site. Après deux semaines de grève, la fatigue commence à peser mais, malgré la reprise du travail par se site des Ardoines, la grève se maintient.

Vendredi 10 avril, la reconduction a été décidée jusqu'au mardi 14, avec la satisfaction de voir les « jaunes » de l'encadrement travailler un week-end de plus, c'est-à-dire ce qu'ils vivent toute l'année.