Publié le Lundi 16 novembre 2009 à 00h53.

Les transports gratuits, pas la taxe carbone

Quelques chiffres...

-Aujourd’hui en France, 8 français sur 10 ont une voiture. Ils y consacrent environ 20 % de leur budget.

-Les véhicules particuliers sont responsables de 65 % des émissions de CO2 dues aux déplacements urbains et péri urbains, les véhicules utilitaires de 30 %, les transports en commun de 3 % et les deux-roues de 2 %.

-80% des trajets sont inférieurs à 100 kilomètres, 67% à 2 kilomètres.

=> La société capitaliste dans laquelle nous vivons a choisi un mode de développement des transports centré sur la voiture, en éloignant les lieux de résidence des salariés des centres villes et de leur lieux de travail, en excentrant et en sur dimensionnant les zones commerciales, en amputant petit à petit un réseau ferroviaire de proximité qui était bien développé...

Une pollution de plus en plus envahissante et destructrice

La voiture est un produit de consommation courante, le fleuron de l'industrie capitaliste, produit banalisé malgré sa dangerosité, et les effets pervers que son utilisation massive occasionne, notamment au niveau du climat.

Aujourd'hui la pollution est responsable d'un nombre croissant de maladies respiratoires et d’allergies.

Les gaz à effets de serre sont une des principales causes du changement climatique qui est en cours. Sans oublier que l'utilisation massive de véhicules individuels génère des nuisances sonores en constante augmentation et des accidents occasionnant dommages corporels et handicaps.

Des inégalités face aux transports

Les personnes âgées, les jeunes, les précaires, les personnes à mobilité réduite n’ont bien souvent que les transports collectifs pour se déplacer, pour le travail, pour les démarches administratives, pour les courses, l’accès à la culture, à la santé...

Dans différentes régions, il existe des exonérations, réductions, tarifs différenciés …

C’est compliqué, tatillon, discriminatoire.

Et la répression s’abat sur ceux qui ne peuvent pas payer.

Pourtant le libre accès aux transports en commun améliore la vie et réduit les dépenses des ménages, et le droit aux transports contribue au désenclavement des périphéries urbaines et des quartiers populaires

Des transports gratuits pour tous !

-Il faut donc désengorger les trajets péri-urbains, en intensifiant les réseaux de transports publics de proximité pour diminuer les embouteillages, les accidents et la pollution.

-Il faut libérer les espaces de la ville au profit des déplacements des piétons, cyclistes et des transports collectifs, bus, tramway, métro selon les cas, réhabiliter les lignes de trains régionaux désaffectées.

=> On pourra ainsi assurer le droit aux transports pour tous, offrir une plus grande mobilité à tous les âges de la vie, quelque soit ses revenus et sa condition physique.

-La gratuité des transports en commun répond donc à deux urgences, sociale et écologique.

-La gratuité s’entend comme liberté d’accès à un service redevenu public, comme dans le cas de l’école publique, laïque et gratuite. Il en est ainsi des services publics en général, qui sont des biens communs: santé, éducation, culture, eau.

-La gratuité existe dans nombre de domaines: circuler sur le réseau routier par exemple c’est gratuit, utiliser les trottoirs, se promener dans les parcs publics ou les forêts, aller au musée quand on a moins de 26 ans.

=> Se déplacer est un droit que seul un service public peut offrir.

Comment financer cette gratuité?

La billetterie représente en moyenne de 17 à 30 % des recettes, le reste provenant des subventions publiques.

Si on instaure la gratuité totale pour les voyageurs, les coûts induits par l'organisation de la billetterie, le contrôle des billets (équipement et personnel) sont supprimés.

De plus, toutes les communes qui ont mis en place la gratuité des transports constatent une baisse des dégradations qui entraine une diminution des budgets de fonctionnement.

Le «surcoût» résiduel pour la collectivité est compensé par une amélioration de la qualité de vie des salariés et des usagers, et est compensé par des économies sur la santé de la population , la diminution des accidents de la route, la diminution des budgets pour des aménagements routiers… Il peut aussi être compensé par la mise à contribution des employeurs dont les salariés utilisent ce service.

… c'est possible !

Après les villes de Gap, Vitré, Châteauroux, Clermont-Ferrand, Compiègne et duMans, l’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile vient de franchir le pas.

Depuis le 15mai 2009, les bus desservant les dix villes de la communauté, sont gratuits pour tous. Toutes ces villes tirent des bilans très positifs: diminution effective de la circulation des voitures, réduction des dégradations et amélioration des rapports humains.

Depuis le 1er octobre 2008, les bus du réseau de transports publics de Castres et Mazamet (Tarn - 16 communes, 85.000 habitants) sont gratuits. Hausse de fréquentation surprenante (75% d'augmentation de fréquentation à Castres et 206% à Mazamet) et amélioration qualitative du service rendu, pourraient décider l'agglomération à rendre permanente la gratuité des bus.

Les transports collectifs sont également gratuits à Seattle aux Etats-Unis, Hasselt en Belgique (580 000 et 70 000 habitants).

Imposons-le !!