Depuis 1997, une manifestation a lieu chaque année contre la transphobie. L’Existransinter est un grand moment d’unité dans le mouvement trans et intersexe. Depuis 2002, elle est organisée par une coordination d’associations, et depuis 2019 les questions intersexes ont été ajoutées aux revendications trans.
Cette année, les participantEs ont défilé contre la loi immigration. À cause des politiques répressives à l’international, les personnes trans sont forcées à migrer. Fuyant des pays où la transition est réprimée, certains migrantEs trans viennent en France. Cependant, iels souffrent d’un non-accès complet à un travail et de grandes difficultés matérielles. L’Existransinter de 2023 a appelé à l’ouverture des frontières et à stopper les politiques contre l’immigration. Si le mouvement ouvrier est largement absent de cette manifestation, elle a permis de constater quelles organisations tenaient aux revendications trans. Nous avons pu voir plusieurs syndicats marcher derrière une banderole « Intersyndicale, Transnational », un cortège composé de Solidaires, la FSE et la CNT. Plusieurs associations de diverses villes sont montées pour l’occasion.
Exclusion du salariat et difficultés matérielles
L’amélioration des conditions matérielles d’existence avance timidement, voire recule. Les personnes trans font face à une exclusion du salariat, et la gratuité de leurs transitions dépend toujours d’un diagnostic psychiatrique. Cela démontre que le capitalisme n’a pas encore assimilé le changement de sexe dans son système. C’est de notre responsabilité d’éclairer les mensonges du capital. Nous n’avons pas vocation à être dominéEs, les femmes n’ont pas vocation à être mères, certains et certaines n’ont pas vocation à s’inscrire dans leur sexe d’assignation à la naissance. Nos mobilisations permettent d’ouvrir des brèches visant la libre disposition de son corps et la possibilité de construire des existences au-delà du discours des dominants.