Samedi 5 juin ce sont plus de 5 000 personnes débordant d’énergie qui ont envahi les rues de Rennes pour une marche des fiertés festive, joyeuse, revendicative et politique.
Après une année 2020 sans Pride, l’envie de se retrouver « fierEs et uniEs dans la rue » était palpable. Une foule compacte, jeune, dynamique, a défilé, dansé, repris et lancé des slogans politiques, ovationné les témoignages émus et émouvants de camarades exilées et revendiqué entre autres la PMA, l’interdiction des thérapies de conversion, la dépsychiatrisation de la transidentité, l’arrêt des mutilations des personnes intersexes.
Construire un cadre unitaire
Cette manifestation est le fruit du travail collectif entre le centre LGBTI ISKIS, des associations et collectifs LGBTI, une association féministe, des syndicats, des partis politiques et des individuEs intéressées à la construction de ce cadre unitaire. Nous nous sommes rejoints sur une analyse politique partagée : montée de l’autoritarisme, des idées réactionnaires, de l’extrême droite, le tournant sécuritaire, l’islamophobie, le racisme d’État, la répression des mouvements sociaux et la fascisation de la société. D’ailleurs les camarades n’étaient pas touTEs à Rennes, certainEs sont allés à Paris pour l’hommage à Clément Méric. C’est aussi une période marquée par le foutage de gueule autour du projet PMA, toujours remis à plus tard et vidé de son sens, par la gestion catastrophique de la crise sanitaire qui a encore plus isolé et précarisé les plus précaires, par les suicides des nôtres.
Nous avons vécu tout cela à Rennes, avec cette année l’attaque d’un contre rassemblement à LMPT par un groupe de fachos, la dégradation à deux reprises du centre Avicenne (mosquée) par des tags racistes et islamophobes, des autocollants et affiches, de plus en plus présents, de l’Action française et de la Cocarde étudiante, la manifestation nocturne et illégale de policiers, l’interdiction de défiler dans le centre-ville, les interdictions de plus en plus fréquentes de défiler tout court, la répression des militantEs. Réunion après réunion s’est construit un appel commun à manifester, co-signé par 14 orgas ! Mais aussi un discours unitaire, co-écrit et lu à plusieurs voix le jour de la Marche.
Avec notre classe, vaincre l’extrême droite
Si le comité NPA de Rennes a pu œuvrer à cette dynamique, c’est grâce à la commission LGBTI du NPA qui a su impulser ici et ailleurs cette volonté de créer des cadres de travail communs pour s’adresser à l’ensemble des LGBTI et l’ensemble de notre classe. Nous, personnes LGBTI, nous travailleurEs, avons tout à gagner de cette démarche unitaire pour dégager l’extrême droite et les réactionnaires et pour obtenir des victoires. C’est comme ça que nous devons continuer à lutter. En mettant l’accent sur la convergence des luttes. En construisant une Pride lutte des classes. Parce que c’est comme ça que nous créerons un réel rapport de forces face au patronat, à la politique réactionnaire qu’il nous impose. Le mot d’ordre de la Marche des Fiertés 2021 résume l’état d’esprit de cette 27e édition à Rennes : « Marre qu’on nous marche dessus. Antiracistes, antifascistes et féministes. FierEs et uniEs dans la rue ! » En fin de marche, l’appel pour la mobilisation du 12 juin a été lancé… et applaudi !