Le 28 juin, la capitale a accueilli la Marche des fiertés, un événement inscrit dans un contexte de montée de l’extrême droite et d’attaques contre les droits LGBTI à l’échelle mondiale. Aux États-Unis, en Hongrie, en France, au Royaume-Uni et dans de nombreux autres pays, nos droits sont de plus en plus menacés. Ce défilé a donc été l’occasion de rappeler, une fois de plus, que la lutte pour l’égalité et la liberté reste une bataille fondamentale face à l’offensive réactionnaire qui s’intensifie partout.
Cette année, le mot d’ordre « Contre l’internationale réactionnaire, queers de tous les pays unissons-nous » et l’affiche jugée trop radicale ont provoqué la colère de la droite et de l’extrême droite françaises. La réaction a été immédiate : Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a retiré 25 000 euros de subvention pour la marche des fiertés de Paris. Par la suite, elle a aussi annulé une subvention de 2023 d’un montant identique, à la suite de pressions exercées par l’extrême droite. Il est clair que le mot d’ordre et l’affiche n’étaient qu’un prétexte pour justifier cette décision, prise de longue date. C’est une occasion de plus pour l’extrême droite de s’attaquer à nos luttes.
Une fierté parisienne réussie malgré l’opposition
Dans ce contexte d’offensives réactionnaires, la pride parisienne a été un véritable succès. Plus d’un demi-million de personnes se sont retrouvées dans les rues, parmi lesquelles une grande présence de la jeunesse. Ce rassemblement montre que, loin de diviser la communauté, un mot d’ordre jugé radical peut au contraire renforcer notre mobilisation face à la menace de l’extrême droite. Il témoigne de l’engagement profond de la population, et en particulier de la communauté LGBTI, à se défendre quand nos droits sont attaqués.
Budapest : une pride interdite qui devient un défi au pouvoir
Le même jour, la ville de Budapest a aussi vécu sa Pride, bien que l’événement ait été interdit par le gouvernement hongrois. Malgré les menaces de lourdes amendes et de peines de prison allant jusqu’à un an pour les participantEs, plus de 200 000 personnes se sont rassemblées selon les organisateurs. Cette marche est ainsi devenue la plus grande manifestation contre Viktor Orban et son gouvernement depuis des années. En interdisant la pride, le Premier ministre hongrois a réussi à déclencher la plus grande Marche des fiertés jamais vue en Hongrie, illustrant que l’oppression n’a fait qu’attiser la résistance.
Les « gay patriotes » : des groupuscules vides de sens
Ce même jour, un petit groupe de soi-disant « gay patriotes » est apparu, mais leur présence ne représente en réalité qu’une coquille vide. Leur nombre restreint, à peine une quinzaine de personnes, et leurs pancartes homophobes, transphobes et racistes, montrent qu’ils n’existent que par le biais de l’agitation médiatique. Ces groupuscules se revendiquent de la lutte contre les « dérives LGBTQIA+ », mais en réalité, ils se contentent de reprendre les discours de l’extrême droite : comparer les transitions à des mutilations, dénoncer les drag- queens, et accuser l’ensemble de la communauté de pédocriminalité. Leur racisme se cache sous des faux-semblants d’homonationalisme. Mais le véritable ennemi des personnes queers reste l’extrême droite.
La lutte continue
Si les Prides de Paris et Budapest ont été des succès indéniables, il ne faut pas nous arrêter là. La bataille pour nos droits est loin d’être terminée. Il est impératif de continuer à lutter pour préserver ce que nous avons gagné, obtenir de nouveaux droits, et surtout, éradiquer l’influence de l’extrême droite dans nos luttes.
Commission LGBTI