Le 21 juillet, l’Éclaircie, un squat installé dans l’ancienne maison de retraite de Gradignan (33), était expulsé par les forces de police. Ce squat accueillait très majoritairement des femmes seules avec leurs enfants, et au moins douze familles étaient encore présentes lors de l’expulsion. Nous publions le communiqué rédigé par nos camarades de Bordeaux en luttes.
Nous dénonçons l’expulsion du squat « l’Éclaircie », à Gradignan, qui s’est déroulée le mercredi 21 juillet. Annoncée, préparée et justifiée depuis plusieurs semaines à la fois par la préfecture (maître d’œuvre) et la métropole comme la mairie de Bordeaux (ancien et nouveau propriétaires du terrain), cette expulsion de plusieurs familles a finalement eu lieu dans une sorte de banalité dramatique. Pire, la préfecture se satisfait que cela se soit passé dans le calme et ajoute, comme toujours dans ces situations, que les familles et les personnes seront toutes relogées au moins provisoirement. Sauf que même provisoirement ce ne sera pas le cas.
Lâcheté de la prétendue « gauche »
Le pire est que ces expulsions sont présentées comme normales, comme la seule façon d’agir. En vrai c’est une aberration, un scandale. À notre avis en tout cas.
De la part des pouvoirs publics de « gauche » c’est même lâche, un véritable abandon de personnes en détresse, c’est même dingue de dire qu’il n’y a pas les moyens aujourd’hui de trouver de quoi reloger provisoirement et même durablement. Ou tout simplement de maintenir en place les lieux de vie construits par l’activité de collectifs, d’associations, de militantes et militants solidaires.
Car on en est bien là, alors qu’un collectif, des militantEs avaient œuvré depuis des mois pour loger des mères avec enfants, des personnes seules, sans-abri, voilà que l’Etat se permet d’annihiler ce qu’il aurait dû faire, car c’est bien de sa responsabilité d’assurer le logis pour les personnes en souffrance, qu’elles soient réfugiées ou pas, avec ou sans papiers, en demande d’asile ou pas...
Donc nous sommes tristes, en colère qu’après les squats de la Zone Libre, de la rue Hortense, de la rue Lajaunie... et qu’avant le squat Kabako, des personnes soient à nouveau rejetées à la rue, que l’action militante humanitaire, à laquelle nous apportons toute notre solidarité, soit encore balayée.
Quoi qu’il en soit, la lutte continuera pour que les pouvoirs publics prennent en charge la solidarité élémentaire envers les personnes sans abri, pour le respects des droits pour toutes et tous, pour l’accueil et le logement de toutes celles et ceux qui en ont besoin.
Le 22 juillet 2021