Publié le Vendredi 11 juillet 2014 à 21h17.

Logement : des mesures d’épuration sociale

Le gouvernement vient de découvrir qu’il y a une crise du logement avec une situation de pénurie qui ne fait que s’accroître malgré les engagements pris...

Le nombre de logements neufs en construction sur les 3 derniers mois est en baisse de 2,7 % et reste très éloigné de ce qu’il faudrait pour répondre à la demande. À peine 300 000 dont la construction est engagée, alors qu’Hollande s’était engagé à 500 000 logements par an et ce jusqu’en 2020.Du coup, deux ministres du gouvernement Valls, Najat Vallaud-Belkacem pour le ministère de la Politique de la ville et Sylvia Pinel pour le Logement, ont présenté en conseil des ministres de nouvelles dispositions censées répondre à cette situation dramatique. Particulièrement remarquables, celles concernant le logement. En effet, la loi ALUR, défendue par Cécile Duflot et qui vient à peine d’être adoptée (les décrets d’application ont été validée en mars 2014), se voit déjà en partie remise en cause officiellement par Valls. « Foin d’idéologie, de l’efficacité... » déclare-t-il pour annoncer des « modifications » au nom du fait que le secteur du BTP est en difficulté, et que la construction de logements est au point mort. Ces modifications visent directement à favoriser le marché de l’immobilier. « Nous avons besoin que nos entreprises puissent aussi investir… »

Disperser la pauvretéLa politique de la ville est, elle, revue à la baisse et réorientée. On est passé de 2 300 quartiers visés à 1 300 seulement repérés dans 700 communes. Près de 300 communes ne bénéficieront plus des financements de l’État. Plus précisément, un ciblage de 200 quartiers a été fait, quartiers qui relèveront des moyens financiers de l’ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) : l’objectif annoncé est non plus de reconstruire des tours en lieu et place de celles qui ont été démolies, mais de désenclaver les quartiers mais aussi les esprits !Il n’est plus question de lutte contre la pauvreté, de s’attaquer aux problèmes de la population la plus défavorisée en mettant le maximum de moyens pour garantir l’accès au logement social, mais bien de disperser la pauvreté à un niveau non visible. Tout cela au nom d'une « mixité sociale » et de l’accession à la propriété, une autre façon de dire l’épuration sociale en cours dans les quartiers en rénovation. Une façon bien particulière de relancer le marché de l’immobilier et de porter secours aux entreprises du BTP.

JMB