Fin février 2010, le compagnon de Thomas est mort. Du VIH/sida. Bien que Pacsé, Thomas n’a pas pu récupérer l’urne funéraire, ce qui constituait pourtant une des dernières volontés de son amant. Le Pacs, seule reconnaissance légale des unions homosexuelles, ne permet ni d’être reconnu comme « personne habilitée à pourvoir aux funérailles », ni de recevoir les cendres du défunt. Ce (sous) contrat d’union n’est même pas mentionné sur l’acte de décès, au contraire du mariage, du divorce et du veuvage. Révolté, Thomas a lutté et contacté des associations et des éluEs. À la suite de ses démarches, le député Alain Vidaliès a rédigé une proposition d’amendement, portée le 23 juin à l’Assemblée nationale et visant à mentionner le Pacs et le nom du/de la partenaire sur les actes de décès. Cet amendement a été rejeté par Yves Nicolin, homophobe acharné et notoire, et par Michèle Alliot-Marie, garde des Sceaux. Le 22 juillet, Christian est décédé. Il est mort du sida. Il vivait en union libre avec Fred, depuis 18 ans. La mère de Christian, réapparue pour l’occasion, a eu la main-mise sur l’organisation des funérailles et a emporté l’urne en province, loin de Fred. De plus, Christian n’a pas pu bénéficier de soins post-mortem, les personnes séropositives au VIH en étant exclues. Lorsqu’il s’agit de mettre en commun les ressources d’un couple vivant en union libre, afin d’en diminuer les prestations sociales, l’État reconnaît nos amours, même homosexuelles. Pour tout le reste, les couples de même sexe n’existent pas. Seuls les couples hétérosexuels ont le choix de vivre en union libre, de se pacser ou de se marier.En 2007, Nicolas Sarkozy avait promis de mettre en place un contrat d’union civile « en tous points égal au mariage ». Même cette promesse visant une fois de plus à calmer les revendications LGBT tout en continuant à leur interdire l’accès à l’adoption n’a pas été tenue. L’UMP au pouvoir persiste dans son homophobie, s’oppose à toute avancée, et maintient les LGBT, vivantEs ou mortEs, dans une condition de citoyenNE de seconde zone. En France et en 2010. Assez de faux débats, il faut des droits, des lois qui assurent aux couples de même sexe la même protection sociale et patrimoniale qu’à la population hétérosexuelle. Le mariage est une institution qui octroie des droits, elle doit donc être accessible à touTEs, quelque soit son sexe, son genre ou son orientation sexuelle. L’UMP refuse cette égalité, l’UMP est homophobe.Mercredi 15 septembre, Act Up-Paris a dénoncé l’homophobie d’État en répandant des cendres devant le siège de l’UMP. Les dix militantEs présentEs ont été arrêtéEs peu après l’action, dans le métro, par pas moins de 35 gendarmes mobiles sur-équipés, qui les ont emmenéEs, les mains menottées dans le dos et sous bonne escorte, au commissariat du 11e. On ne s’attaque pas impunément au sanctuaire sarkozyste !