Le 7 juillet, nous étions une cinquantaine de militantEs du collectif anti-CRA venus protester contre le projet de « relocalisation » du futur centre de rétention administrative.
L’État ayant prévu d’installer le CRA dans un quartier résidentiel de Pessac, le maire de Mérignac et président de Bordeaux Métropole, Anziani (PS-Nupes), en accord avec celui de Pessac (ex-LR), proposait de mettre plutôt à disposition un terrain de sa commune, no man’s land situé entre l’aéroport et le crématorium... Le terrain appartenant à la Métropole, un vote devait avoir lieu.
La majorité des élus locaux complices de l’État
Depuis six mois, le collectif se bat contre le futur CRA, quel qu’en soit le lieu, et pour la fermeture de l’actuel situé dans les sous-sols du commissariat. Une bataille politique qui a permis de faire connaître la réalité des CRA et de dénoncer la politique migratoire du gouvernement et de ses prédécesseurs, en appelant entre autres les organisations et les élus à prendre position.
Ainsi, le 4 juillet, au conseil municipal de Cenon, commune qui abrite un LRA (autre lieu de rétention pour migrantEs) une motion co-écrite avec le collectif présentée par Christine Héraud, élue NPA, avec le soutien de l’élu LFI, a été l’occasion d’échanges vifs. Le maire (PS-Nupes) justifiant l’enfermement en parlant de migrants « délinquants »… et appelant à ne pas prendre part au vote, a fait réagir des éluEs de sa propre majorité, se solidarisant de la motion qui, au total, a été adoptée avec 12 voix pour, des abstentions et 0 contre…
À la Métropole, l’échange des terrains a sans surprise été validé par la majorité des élus, mais la contestation s’y est là aussi largement fait entendre, non seulement à l’extérieur mais aussi à travers la voix de notre camarade Philippe Poutou ainsi que des élus Verts et, de façon plus alambiquée, du PCF. Au final, 36 élus ont voté contre et 64 pour (PS, LREM, LR…).
Les camarades du collectif, en colère, n’en étaient pas moins satisfaits d’avoir marqué des points, d’autant que la presse a relativement bien rendu compte de notre mobilisation.