Publié le Dimanche 27 novembre 2022 à 12h00.

Plus de moyens pour la police pour toujours plus de répression et d’injustice : Darmanin a encore frappé

La loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) examinée depuis le 14 novembre à l’Assemblée nationale promet 15 milliards d’euros supplémentaires sur cinq ans pour les policiers et les gendarmes.

Un tel montant a suscité peu d’opposition lors de la première lecture au Sénat, le 18 octobre dernier : 303 voix pour, 27 contre. Les sénateurs socialistes avaient voté en faveur de la loi. « La demande de sécurité exprimée par nos concitoyens (…) nous a convaincus de voter en faveur de ce texte et des moyens supplémentaires qu’il alloue à nos forces de l’ordre », expliquait alors le socialiste Jérôme Durain (Saône-et-Loire). Et, à l’Assemblée nationale, les députés socialistes vont s’abstenir, laissant seuls les députés de la Nupes voter contre une loi budgétaire inique et autoritaire qui augmente considérablement les moyens de la police.

En effet, non content de ce budget pharaonique qui devrait lui attacher les syndicats de policiers, Darmanin prévoit dans cette loi de généraliser des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) qui permettent de sanctionner des délits passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison… sans procédure judiciaire. Il peut donc s’agir de délits « mineurs » comme des graffitis sur la voie publique ou la participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser ou l’outrage à agent. Une atteinte supplémentaire aux libertés fondamentales dénoncée par la commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) elle-même !

Des équipements « augmentés » pour la police sont également prévus, ainsi que la création de 200 brigades de gendarmerie, 11 unités supplémentaires de forces mobiles et l’accroissement des capacités d’enquête en matière numérique. Prétendant tenir compte de la crise climatique et des mégafeux, Darmanin augmente le budget de la sécurité civile de 40 %. Il représente 5,4 % des 15 milliards soumis au vote. Un montant global qui serait plus utile aux services publics de la santé, de l’éducation, au logement et à l’accueil digne des réfugiéEs d’où qu’ils et elles viennent.