Ces dernières années, en France comme à l’échelle internationale, des mouvements de masse se sont développés pour s’opposer à la perpétuation d’un système hétéropatriarcal qui génère discriminations et violences contre les femmes et les personnes LGBTI.
Attaques contre le droit à l’avortement en Pologne ou aux USA, législation homophobe en Hongrie, violences et discriminations quotidiennes : l’offensive réactionnaire se poursuit à l’échelle internationale contre les femmes et les personnes LGBTI. Mais les résistances existent, massives, radicales, subversives, et nous entendons bien nous en faire l’écho dans cette campagne.
Contre les violences faites aux femmes
Le combat des femmes est un combat de chaque jour parce que le système capitaliste et patriarcal nous opprime dans toutes les dimensions de la vie. Au travail, ce sont des salaires féminins de 27 % inférieurs à ceux des hommes, la précarité et les temps partiels imposés, le harcèlement, la destruction des services publics dont les femmes sont à la fois les principales salariées et usagères... À la maison, en France, ce sont encore 80 % des tâches domestiques et 60 % des tâches parentales qui sont assumées gratuitement par les femmes. Le corps des femmes est placé sous contrôle, au service de la reproduction et du plaisir des hommes : trop habillées ou pas assez, étalées sur les panneaux publicitaires, contrôlées par une médecine dont les critères restent une norme hétérosexuelle et sexiste. Une femme sur 10 dans le monde est victime d’un viol au moins une fois dans sa vie ; en France, ce sont au moins 67 féminicides qui ont été commis depuis le début de l’année 20211 ; les viols et les violences sont perpétrées par toutes les armées et sont utilisées comme arme de guerre. Les violences contre les femmes sont une dimension fondamentale du système de domination, sans laquelle il ne pourrait se maintenir.
• L’avortement et la contraception libres, gratuits et accessibles, des centres IVG et des maternités partout sur le territoire pour répondre aux besoins, l’allongement du délai légal de l’IVG à 24 semaines.
• L’égalité des salaires, la fin de la précarité, la réduction du temps de travail pour touTEs.
• Des moyens pour accueillir les femmes victimes de violences (logement, formation des personnels qui y sont confrontés...), la régularisation de touTEs les sans-papiers, l’asile pour les femmes victimes de violences, l’accès immédiat aux soins pour toutEs.
• L’abrogation des lois discriminant et stigmatisant les femmes musulmanes.
• Une éducation non sexiste.
Les mêmes droits pour toutes et tous !
Des formes les plus « banalisées » du quotidien (moqueries, injures dans les cours d’école, la rue ou au travail) aux agressions physiques plus violentes, voire meurtrières, les LGBTIphobies sont très présentes dans notre société. Malgré une tolérance de façade dont s’accommode parfaitement la société capitaliste, de nombreux jeunes LGBTI se trouvent en rupture familiale et le taux de suicide chez les personnes LGBTI est quatre fois supérieur au reste de la population.
Les Marches des Fiertés ont une nouvelle fois eu lieu dans un contexte de crise pandémique dans laquelle les LGBTI, partout dans le monde, et a fortiori les plus précaires, ont été touchéEs de plein de fouet. En France, le contexte était aussi celui du gouvernement Macron qui aura reculé la PMA jusqu’à la fin de son mandat – pour nous proposer une PMA au rabais. La montée de la réaction et de l’extrême droite touche en particulier les communautés LGBTI. Mais c’est aussi dans cette situation dramatique que les LGBTI ont relevé la tête en reprenant la rue de manière massive, imposant leur calendrier…
Nous voulons les mêmes droits pour toutes et tous, femmes et hommes, homos et hétéros, notamment la procréation médicalement assistée réellement pour touTEs, une filiation directe pour les couples de même sexe, la fin des stérilisations forcées, le changement d’état civil sur simple demande, l’arrêt des mutilations des personnes intersexes, des moyens financiers contre les LGBTIphobies.
Pour y parvenir, il est temps de construire un mouvement de masse des LGBTI qui nous permette de gagner d’abord pour améliorer nos conditions de vie et de travail mais aussi pour changer la société !
- 1. Chiffre au 24 juillet.