Dimanche 11 avril, les murs du centre cultuel et culturel Avicenne, dans le quartier de Villejean à Rennes, ont été tagués de messages ouvertement islamophobes et racistes : « Non à l’islamisation », « Les croisades reprendront », « Charles Martel sauve-nous »… Ces attaques, qui proviennent cette fois de l’extrême droite catholique et ultra-réactionnaire, sont alimentées par le climat nauséabond et délétère qui sévit en France depuis plusieurs années.
En ce sens, la venue express de Gérald Darmanin et ses atermoiements de façade sont d’une indécence crasse. Macron et Darmanin, loin de s’opposer au racisme antimusulman, le reprennent à leur compte. On se souvient ainsi, par exemple, des déclarations du ministre de l’Intérieur concernant les rayons halal dans les supermarchés : « C’est comme ça que ça commence le communautarisme. » Le « communautarisme » étant, selon Darmanin, l’antichambre du terrorisme jihadiste… Et l’on n’a pas oublié non plus la dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France,
Pire encore : la loi « séparatisme », qui provoque une surenchère délirante de la droite LR (interdiction du port du voile dans l’espace public pour les mineures, interdiction du port du voile pour les accompagnatrices de sorties scolaires, mais aussi interdiction des drapeaux étrangers lors des mariages…) va renforcer encore un peu plus la stigmatisation et les discriminations contre les musulmanEs.
Le cours suivi par le gouvernement, qui a choisi de s’enfermer dans un tête-à-tête mortifère avec le Rassemblement national, établit un climat dangereux, dans lequel certains groupes d’extrême droite se pensent autorisés à agir en toute impunité, à l’image de l’Action française pénétrant dans le conseil régional d’Occitanie pour dénoncer les « islamo-gauchistes ».
Il s’agit de s’opposer avec force à ce basculement dans une islamophobie d’État et à toutes ses conséquences catastrophiques pour les musulmanEs et, plus largement, pour l’ensemble de notre camp social. Le NPA, à Rennes comme partout en France, participera à la construction d’un front le plus large possible contre le racisme d’État, contre l’extrême droite et plus largement pour les libertés.