Le 21 mai dernier, à l’occasion de la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, la commission lesbiennes, gays, bi, trans et intersexués de la région parisienne du NPA organisait, dans un bar du 20e arrondissement, une réunion publique sur le thème de la solidarité internationale dans les combats LGBTI. Une soixantaine de personnes y ont participé, venues de divers horizons : militants et sympathisants du NPA, de différentes associations ou groupes LGBTI, mais aussi habitants du quartier… Ce qui constitue un succès prometteur, pour une première initiative de ce genre ! Suzanne, au nom du NPA et de la commission, a d’abord rappelé les raisons de notre engagement, articulant anticapitalisme, luttes LGBTI et internationalisme. Construire des solidarités avec les gays, les lesbiennes et les trans persécutés dans leurs pays implique de lutter contre les lois racistes restreignant le droit d’asile en France ; mais cela implique également de conquérir des droits ici : la France qui donne des leçons sur les droits humains continue de traiter les gays et les lesbiennes comme des sous-citoyens, leur refusant l’égalité des droits, et les trans sont toujours considérés comme des malades. Puis, Lalla et Elsa, déléguées de l’assemblée générale des trans (à Paris le 25 avril), sont revenues sur les enjeux de la lutte pour la dépsychiatrisation de la transidentité. Dans un contexte où le ministère de la Santé joue des effets d’annonce sur ce thème, elles ont expliqué la démarche qui a conduit à organiser l’assemblée, ainsi que les revendications qui en ressortent. Enfin, Peter Drucker, militant impliqué dans les luttes LGBTI aux États-Unis et aux Pays-Bas, a rappelé la nécessité d’un internationalisme conséquent, qui pointe les responsabilités de nos propres États impérialistes dans le soutien de régimes homophobes dans certains pays du Sud. Il a aussi montré que la montée de la xénophobie et de l’islamophobie aux Pays-Bas conduit certains politiciens à instrumentaliser l’homophobie pour en rendre responsables les immigrés. Pourtant, a-t-il rappelé en s’appuyant sur des études, les discriminations et les violences sont transversales à toute la société néerlandaise. Un débat riche et intense s’est ensuivi sur la place des personnes trans dans nos luttes, les stratégies des mouvements LGBTI et l’enjeu des cadres unitaires, la définition d’une orientation plus radicale, le rôle (et les difficultés) d’une commission comme la nôtre, la prise en compte des luttes LGBTI. Une première expérience à rééditer.