C'était promis, juré, craché. Lors des rencontres avec les dirigeants du PCF et du Parti de gauche (PG), pour un éventuel accord aux élections européennes, privilégier la convergence de la gauche radicale au détriment de la collaboration avec le PS coulait de source…
Pour les dirigeants de ces deux partis, hors de question d'agir en commun avec le PS sur le plan européen, tant ce parti est coresponsable avec la droite du caractère libéral de la construction européenne et des directives antisociales qui en émanent.
Si le NPA a proposé un accord durable, incluant au moins les élections régionales, c'est parce qu'il pense que les principes animant les dirigeants socialistes au plan européen sont les mêmes que ceux qui guident leurs politiques au sommet des conseils régionaux, dans les mairies des grandes villes, au gouvernement quand il s'y trouve. Cette volonté d'indépendance avec le PS au niveau européen devrait alors avoir des conséquences dans toutes les autres institutions.
Qu'en est-il ? Passons sur le fait que les listes PCF/PG comportent plusieurs ministres du gouvernement Jospin, qui a privatisé plus que ses deux prédécesseurs de droite. Les listes du Front de gauche comportent aussi des membres d'exécutifs de conseils régionaux ou de grandes villes qui cogèrent avec le PS. Pourtant, les politiques mises en œuvre par les mairies des grandes villes ou des conseils régionaux se différencient peu de celles menées par la droite. On ne trouve aucun exemple où des élus du PCF ou du PG de premier plan se soient désolidarisés de budgets prévoyant des subventions au patronat, alors que la gauche, dominée par le PS, dirige de nombreuses grandes villes et 20 régions sur 22. Ce serait là, véritablement, mettre en accord les actes d'élus locaux avec les promesses de candidats à l'élection européenne.
Les municipales de Perpignan, qui vont se dérouler de nouveau le 21 juin à la suite de la fraude des « chaussettes » (bourrage des urnes) organisée par le maire sortant UMP Jean-Paul Alduy, confirment ces craintes. Le NPA de Perpignan a proposé immédiatement à la gauche radicale de se rassembler, en suggérant une liste commune à LO, au PCF et au PG.
Mieux inspirés que l'an passé lorsqu'ils avaient contracté une alliance, dès le premier tour, avec la liste d'Union de la gauche, les camarades de LO ont répondu positivement.
Le PCF a immédiatement refusé la main tendue pour choisir l'alliance avec le PS. Petit détail, la liste d'Union de la gauche comprendra, dès le premier tour, la droite catalaniste. Et il faut tout de même le rappeler : l'an passé, au second tour, socialistes et communistes s'étaient alliés avec le Modem ! Cette alliance est toujours à l'ordre du jour.
Quant au PG, après avoir fait le choix de s'allier avec le PS et le PCF, il a préféré s'abstenir de toute participation au vu des perches tendues à la droite, mais sans se prononcer sur le principe d'un tel accord. Radicaux dans la campagne des européennes, gestionnaires au quotidien: tel pourrait se résumer la politique des directions du PCF et du PG.
La problématique du NPA est différente. Il s'agit de reconstruire un pôle anticapitaliste conséquent, qui change le rapport de forces au sein du monde du travail. Pour cela, l'indépendance avec le PS est une condition incontournable. Cela peut prendre du temps et le NPA est conscient de l'urgence de la situation. Mais c'est la seule voie possible. Sinon, les désillusions seront grandes et nourriront l'extrême droite.
Le NPA est prêt à s'associer avec les forces qui partagent sincèrement ces objectifs et le montrent par des actes. Pas avec celles qui pratiquent un double jeu.