Jeudi 30 mars à 6 heures du matin, 6 militants et, pour certains, délégués syndicaux (FSU, SUD-Solidaires, Confédération paysanne) ont été interpellés par les forces de l’ordre, devant conjointes et enfants, pour être placés en garde à vue.
Cinq militants sont déférés devant le tribunal d’Albi pour être jugés en comparution immédiate. Quels sont les faits reprochés à ces « fameux criminels » ? D’avoir laissé mettre le feu à deux palettes et une poubelle devant la préfecture le 16 mars. L’action spontanée et de colère avait pour but de dénoncer la violence de l’utilisation du 49.3 par le gouvernement après deux mois de mobilisation et l’opposition de 70 % de la population à cette réforme. Pas la prise du Palais d’hiver de la préfecture !
Criminalisation des acteurEs du mouvement social
La raison est la suivante : tous les militants interpellés sont syndiqués ou non mais ils sont surtout engagés dans la mobilisation sociale et contre ce gouvernement. La raison est politique : faire peur, criminaliser les acteurEs du mouvement social.
Le préfet Lauch est dans la droite ligne de son maître qui a affirmé le 30 mars à Savines-le-Lac que « des milliers de gens étaient venus pour faire la guerre » à propos des manifestantEs participant à la mobilisation de Sainte-Soline. Ce n’est pas la guerre mais la lutte des classes ! La classe bourgeoise et ses représentantEs ont le pouvoir et veulent le garder quoi qu’il en coûte, au prix d’abaisser les pensions de retraite, de casser le code du travail et de donner l’écologie, la santé et l’éducation au secteur capitaliste et marchand au lieu d’en faire des biens communs. Ils n’acceptent pas la contestation et veulent la museler.
Le jour d’après vendredi 31 mars
Les cinq interpellés sont arrivés menottes dans le dos, escortés de 2 camions blindés et 2 fourgons et 3 véhicules de police, sirènes hurlantes comme de véritables malfrats. Le rassemblement devant le tribunal d’Albi a été une belle démonstration de solidarité militante dans le calme et festive. Et même si les organisations politiques (NPA, LFI, PCF, EÉLV) et la LDH sont restées en retrait, elles étaient présentes pour les soutenir et l’ont fait savoir dans les médias et les milieux militants au travers des communiqués.
La procureure a réclamé le contrôle judiciaire des interpellés avec interdiction de contact entre eux et interdiction de port d’arme. Après suspension de séance, les trois juges ont renvoyé le jugement au 2 mai à 14 heures.
Les mobilisations continueront, déterminées, pacifiques et non violentes. Nous demandons l’abandon des poursuites judiciaires à l’encontre des 5 Tarnais. Nous dénonçons la politique répressive du gouvernement et la démission de Darmanin. Nous poursuivrons toutes les luttes engagées contre la réforme des retraites sauce Macron, contre les mégabassines de Sainte-Soline, contre le projet d’A69 Castres-Toulouse, contre les lois racistes de Darmanin et bien d’autres jusqu’à leurs retraits.